
Le futur président français, Emmanuel Macron, a annoncé qu'il se rendrait à Berlin pour rencontrer Angela Merkel au lendemain de la passation de pouvoir avec son prédécesseur François Hollande.
Emmanuel Macron se rendra à Berlin pour rencontrer Angela Merkel dès lundi 15 mai, le lendemain de la passation de pouvoir, a annoncé le porte-parole de la chancelière allemande. Ce sera la première visite d'un dirigeant étranger du nouveau chef de l'État français.
Certains détracteurs d'Emmanuel Macron seront peut-être tentés de ressortir la pique d'entre deux tours que Marine Le Pen avait réservée à son adversaire lorsqu'elle avait déclaré que "la France sera dirigée par une femme, moi ou Angela Merkel". Mais le vainqueur de la présidentielle ne prend personne par surprise. Durant la campagne, il avait annoncé à plusieurs reprises que l'Allemagne serait sa première destination en cas de victoire à la présidentielle.
Quant à un soi-disant "empressement", ce serait oublier un peu vite le précédent François Hollande. Le président sortant s'était rendu à Berlin le jour même de son investiture, le 15 mai 2012. Emmanuel Macron ne fait donc que perpétuer une tradition présidentielle, cinq ans jour pour jour après le rendez-vous de son prédécesseur avec la chancelière allemande.
Accueil chaleureux
Surtout, cette visite officielle va dans le sens de la posture résolument pro-européenne qu'Emmanuel Macron veut se donner. Il a toujours répété que l'Europe était au cœur de son projet et le tandem franco-allemand a souvent été présenté comme le moteur de la construction européenne.
En Allemagne, Emmanuel Macron peut s'attendre à un accueil chaleureux. Son élection avait soulevé un réel enthousiasme et certains avaient même parlé d'une "Macron-mania" de l'autre côté du Rhin. Angela Merkel s'était aussi dit "très heureuse" de la victoire du candidat centriste le 7 mai.
Malgré les apparences d'une certaines communauté d'esprit entre la chancelière, plutôt à gauche de la droite allemande, et Emmanuel Macron, il existe des divergences de vue qui devraient alimenter la discussion de lundi. Durant la campagne, Emmanuel Macron avait critiqué les excédents commerciaux allemands jugés excessifs. Angela Merkel avait, quant à elle, noté après la victoire du candidat du mouvement En Marche ! que le "soutien allemand ne pouvait remplacer les réformes françaises". Une manière de mettre la pression sur le nouveau président et lui signifier qu'elle allait rester vigilante.