Ambassadeur de France aux États-Unis depuis trois ans, après avoir été représentant permanent de la France à l'ONU, Gérard Araud est un diplomate de carrière. Fin connaisseur de la vie politique américaine, il affirme à France 24 avoir de "très bons contacts avec l'administration Trump et le département de la Défense". Il ajoute qu'il "faut donner à cette nouvelle administration le temps d'apprendre le métier, de s'installer", avant de pouvoir "tirer une vraie conclusion sur la politique étrangère de l'administration Trump."

Très actif sur Twitter, il n'a pas caché sa préférence pour Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Il était l'un des conseillers diplomatiques du candidat, et son nom fait aujourd'hui figure de favori pour prendre la tête de la cellule diplomatique de l'Élysée. En compétition avec d'autres ambassadeurs, il préfère évoquer des "rumeurs". Il assure n'avoir posé sa candidature "à aucun poste" mais admet vouloir "construire une nouvelle vie que j'espère entre les États-Unis et la France".

Interrogé sur le piratage de l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron, à deux jours du second tour de l'élection présidentielle, il précise que "la responsabilité de ces attaques est toujours extrêmement difficile à prouver à 100 %", mais qu'"il semble à première vue que ce soit une attaque provenant de Russie". Une situation comparable était apparue lors de la campagne présidentielle aux États-Unis, quand la messagerie de responsables du Parti démocrate d'Hillary Clinton avait été piratée. Donald Trump avait alors lancé, après son élection : "Je pense que c'est la Russie".

Gérard Araud explique par ailleurs que "tout était possible dans cette campagne [présidentielle française] exceptionnelle (...). Je suis convaincu que dans certaines circonstances, [Marine Le Pen] aurait pu gagner", mais qu'il y a "en Europe continentale, du fait de l'histoire, une vaccination contre l'extrême droite, qui s'affaiblit avec le temps naturellement, mais qui joue quand même".