Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 11 mai, la tempête politique provoquée par le limogeage du patron du FBI. L’audition de Lula par un juge anti-corruption. Et la démission du vice-chancelier autrichien.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
On commence cette revue de presse internationale aux Etats-Unis, où la décision de Donald Trump de limoger le patron du FBI, a déclenché une tempête politique.
La décision de la Maison-Blanche de renvoyer James Comey, au moment où le FBI enquête sur les soupçons d’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine, avec l'éventuelle complicité de l'équipe de campagne de Donald Trump, cette décision «stupéfait» les agents du Bureau d’investigation, d’après The New York Times, qui fait état de leur inquiétude sur le devenir de cette enquête. «Or une relation abîmée avec le FBI peut rendre les choses difficiles pour le président», prévient le journal. Une mise en garde répétée dans The Daily Beast par une source anonyme de haut rang au sein de l’agence: «Si Trump a déclaré la guerre à la direction du Bureau, alors il doit s’attendre à une réplique du même type». Au-delà des agents du FBI, c’est toute une partie de la classe politique et de la presse américaine, qui apparaît à la fois désarçonnée et très remontée contre la décision de Donald Trump, qu’on retrouve dans le dessin de Horsey pour The Los Angeles Times, dans la peau de l’animateur qu’il fut jadis, dans l’émission de télé-réalité «The Apprentice», prononçant la réplique qui l’a rendu célèbre, «you’re fired», «vous êtes viré». Le «viré» en question étant le patron du FBI, James Comey. «Comme c’est bon de retrouver mon ancien job», pense Donald Trump. «Donald Trump est trop inepte pour avoir imaginé un prétexte intelligent», indique la légende. Une allusion aux explications du président américain, qui justifié le limogeage de Comey par sa mauvaise gestion de l’affaire des emails d’Hillary Clinton. La Maison-Blanche semble avoir quelques difficultés à expliquer précisément ce qu’elle reproche au patron du FBI, selon The Washington Post, qui fait état des derniers éléments évoqués par l’Administration Trump, pour justifier son licenciement - le fait que lorsque Donald Trump, le ministre de la Justice Jeff Sessions et son adjoint Rod Rosenstein, ont fait part auprès de Comey de leur souhait de connaître les déclarations qu'il préparait pour son audition devant la commission judiciaire du Sénat, le 3 mai dernier, dans le cadre, toujours, de l’affaire des mail d’Hillary Clinton, ce dernier aurait refusé de le faire. Un refus considéré comme un acte d'insubordination et qui aurait été, donc, l’un des éléments déclencheurs de son renvoi.
L’affaire Comey trouble les esprits outre-Atlantique, au-delà. En France, notamment, Les Echos évoquent une crise «qui ébranle la Maison-Blanche», une crise «constitutionnelle» menaçant Washington. «Le spectre du Watergate plane sur la Maison-Blanche», titre Libération, qui s’interroge sur le rôle joué par «les hommes russe du président» Trump dans la campagne qui l’a porté au pouvoir.
Au Brésil, l’ancien président Lula da Silva a été interrogé hier pendant près de cinq heures par le juge anti-corruption Sergio Moro. Alors que la presse brésilienne se demande si l'issue de cette enquête va finir par enterrer les ambitions de retour au pouvoir de Lula, O Globo raconte que l’ex-président, mis en cause dans le scandale Petrobras, est arrivé hier à Curitiba, où avait lieu son audition, dans le jet privé de Wilfredo dos Mares Guia, un homme d’affaires présenté comme l’une des plus grosses fortunes de l’Etat de Minas Gerais, ancien député, ancien ministre et grand donateur du parti des travailleurs, le parti de Lula et mis en cause, en 2007, dans un autre scandale de corruption, l’affaire Mensalao Mineiro. Lula, qui arborait pour l’occasion une cravate aux couleurs du Brésil, ne devrait pas être fixé sur son sort avant plusieurs semaines. Il dénonce, pour sa part, un «procès illégitime, une mascarade».
Un mot, pour terminer, de la démission, hier, du vice-chancelier autrichien. D’après Politico, l’annonce surprise de Reinhold Mitterlehner met en danger la coalition actuellement au pouvoir, qui regroupe les conservateurs du parti populaire autrichien, l'ÖVP et les sociaux-démocrates du SPÖ du chancelier Christian Kern - une fragilisation qui pourrait ouvrir la voie à l’extrême-droite autrichienne, le FPO, dont le patron, Norbert Hofer, a bien failli emporter la présidentielle l’année dernière. «Et maintenant, il revient à Sebastian Kurz de sauver l’OVP», lance Die Presse, qui estime que le jeune ministre des Affaires étrangères, 30 ans, est le seul à pouvoir sauver les conservateurs de la déroute, et à contrer l’extrême-droite. Sebastian Kurz, il faut le rappeler, a notamment orchestré la fermeture de la route des Balkans aux réfugiés, et poussé Angela Merkel à négocier l’accord migratoire controversé avec la Turquie.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française(du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale(du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.