Les autorités birmanes ont répondu favorablement à la requête du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui leur demandait d'amnistier certains prisonniers politiques afin qu'ils puissent participer aux élections législatives de 2010.
AFP - La Birmanie se prépare à amnistier des prisonniers politiques "pour des raisons humanitaires" pour leur permettre de participer aux élections en 2010, a déclaré lundi l'ambassadeur birman à l'ONU, tandis que Ban Ki-moon a appelé à un scrutin "libre et juste".
"A la demande du secrétaire général (de l'ONU, Ban Ki-moon), le gouvernement du Myanmar (ndlr: nom donné à la Birmanie par la junte birmane) se prépare à accorder une amnistie aux prisonniers pour des raisons humanitaires avec l'objectif de leur permettre de participer aux élections générales de 2010", a déclaré l'ambassadeur U Than Swe devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
"Les défis auxquels fait face le Myanmar sont complexes et à multiples facettes", a-t-il ajouté. "Une pression injustifiée de l'extérieur qui ne prendrait pas en compte pleinement les défis du Myanmar ne serait pas favorable au processus politique du pays", a-t-il encore déclaré, affirmant que "la Birmanie ne constitue pas une menace pour la paix et la sécurité internationales".
Il a fait cette déclaration peu après que M. Ban a fait un compte-rendu de son voyage en Birmanie au début du mois de juillet.
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le chef de l'ONU a averti les dirigeants du régime militaire birman qu'ils devaient respecter leur promesse d'organiser des élections "représentatives, libres et justes" l'année prochaine.
M. Ban a estimé que les dirigeants birmans "auront, dans les prochains jours et les prochaines semaines, à choisir entre prendre leurs responsabilités dans l'intérêt de tous ou gruger leur propre peuple et chacun" des pays-membres du Conseil de sécurité.
"Le monde observe attentivement (les dirigeants birmans) pour savoir s'ils choisissent d'agir dans le meilleur intérêt de leur pays ou s'ils ignorent nos craintes, nos attentes et les besoins de leur peuple", a conclu M. Ban.
Lors de son déplacement en Birmanie, le Secrétaire général des Nations unies n'avait pas été autorisé par la junte militaire à rendre visite à l'opposante Aung San Suu Kyi, la seule lauréate du prix Nobel de la paix privée de liberté.
Lorsqu'il a appris qu'il ne pourrait pas voir Aung San Suu Kyi, M. Ban a rapporté lundi avoir ressenti "non seulement une grande déception, mais aussi que Myanmar était passé à côté d'une grande occasion".
L'opposante à la junte militaire a passé 13 des 19 dernières années en résidence surveillée, depuis que le régime a refusé d'admettre la victoire de la leader de l'opposition aux dernières élections organisées par la junte en 1990.
Actuellement en procès, Aung San Suu Kyi risque jusqu'à cinq ans de prison pour avoir hébergé un Américain chez elle.