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La conférence destinée à doter le Zimbabwe d'une nouvelle loi fondamentale a été interrompue par des bagarres entre les délégués du parti du président Robert Mugabe et ceux de la formation du Premier ministre, Morgan Tsvangirai.

REUTERS - La conférence destinée à doter le Zimbabwe d'une nouvelle Constitution a tourné au pugilat dès son ouverture lundi, les délégués en venant aux mains et obligeant la police anti-émeutes à intervenir.

Les heurts ont opposé les délégués du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) du Premier ministre Morgan
Tsvangirai et ceux du Zanu-PF du président Robert Mugabe dès le discours d'ouverture prononcé par le président du Parlement.

Ces incidents reflètent les tensions existant au sein du gouvernement d'union instauré en février à la suite d'un accord entre Mugabe et son rival de longue date, Tsvangirai, pour mettre fin à la paralysie politique et d'enrayer une décennie de
déclin économique.

La police a d'abord fait évacuer les délégués, puis elle a interdit l'accès de la salle tandis que Tsvangirai et Mugabe se rencontraient pour discuter de l'interruption des travaux.

Pendant quelques heures, les délégués ont espéré pouvoir reprendre leur réunion après un accord entre les chefs des partis en présence.

"Nous ne pouvons pas sombrer dans le vandalisme. Nous nous sommes mis d'accord pour que la conférence reprenne à 15h00 (13h00 GMT)", a déclaré Douglas Mwonzora, élu du MDC et co-président de la commission parlementaire conduisant les réformes constitutionnelles.

Mais finalement, la séance n'a pas repris.

La conférence a été affectée dès le début par des controverses et des problèmes administratifs. Certains délégués n'ont pu être accrédités dimanche soir et ont dormi à la belle étoile, ce qui a fait monter les tensions.

La conférence, qui aurait dû être ouverte par Mugabe et à laquelle Tsvangirai aurait dû assister, a débuté avec quatre heures de retard tandis que les autorités s'employaient à accréditer les 4.000 délégués invités.

Lorsque le président de la chambre basse, Lovemore Moyo, membre du MDC, s'est levé pour prononcer son discours
d'ouverture, sa voix a été couverte par des chants révolutionnaires entonnés par des jeunes gens et par les cris de délégués s'interpellant mutuellement.

Aucune explication n'a été donnée à l'absence de Robert Mugabe et de Morgan Tsvangirai à cette conférence dont le but est d'adopter une nouvelle Constitution et d'organiser de nouvelles élections d'ici deux ans environ.

Le Zimbabwe cherche à se doter d'une nouvelle loi fondamentale destinée à remplacer celle de 1979 rédigée avant l'indépendance de l'ancienne colonie britannique.

Le texte devrait renforcer les pouvoirs du parlement, réduire ceux du président et apporter des garanties sur les libertés civiques et politiques ainsi que sur la liberté de la presse.