L'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient que la pandémie de grippe A (H1N1) ne "peut pas être arrêtée" et invite tous les pays à s'équiper en vaccins.
AFP - La pandémie de grippe porcine continue de se propager dans monde et tous les pays vont avoir besoin de vaccin, en priorité pour leurs personnels de santé, a averti lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le virus "ne peut pas être arrêté, et donc tous les pays vont avoir besoin de vaccin", a annoncé le Dr Marie-Paule Kieny, directrice du service de l'OMS chargé de la recherche sur les vaccins.
Les médecins, infirmières et aides-soignants doivent être vaccinés en priorité "afin de maintenir en marche les systèmes de santé" qui doivent pouvoir continuer à soigner les malades, a expliqué le Dr Kieny aux journalistes.
Le virus --qui combine des éléments de grippe humaine, porcine et aviaire-- a désormais contaminé officiellement plus de 100.000 personnes dans le monde et tué plus de 429 patients, selon l'OMS, qui a déclaré le monde en état de pandémie le 11 juin dernier.
Depuis, la maladie progresse rapidement, notamment dans l'hémisphère sud où les conditions hivernales sont propices à la propagation de la grippe.
Les chiffres officiels de l'OMS sont largement en dessous de la réalité, et cela ne va pas s'arranger: l'organisation, qui n'a pas publié de bilan global depuis une semaine, a demandé aux pays les plus touchés de ne plus procéder sytématiquement à des analyses de laboratoire.
Les spécialistes estiment en effet plus utile de mettre en place des instruments de mesure de la tendance générale de la pandémie, tout en continuant de faire des analyses sur les malades présentant des symptômes inhabituels afin de détecter des mutations éventuelles du virus.
Du coup, les indices de progression de la maladie sont indéniables mais sont communiqués par les pays de manière éparse.
Pour la journée lundi, l'Equateur a annoncé un bilan de trois morts après le décès d'un homme âgé de 74 ans. A Ryad, une école étrangère a été fermée à la suite de la découverte d'un foyer de 20 cas de grippe porcine parmi les élèves. En Serbie, 49 cas d'infection ont été dénombrés depuis l'apparition de la maladie dans le pays.
Le vaccin contre la grippe porcine devrait être prêt en septembre-octobre, selon le Dr Kieny. L'organisation maintient par ailleurs ses recommandations habituelles pour la vaccination contre la grippe saisonnière, a indiqué la responsable de l'OMS.
Les laboratoires qui travaillent à la fabrication du vaccin seront capables de produire "2,5 milliards de doses en six mois" mais il faudra peut-être un an avant d'avoir "les quantités suffisantes", a prédit au début du mois Cuauhtemoc Ruiz, coordinateur de l'Organisation panaméricaine de santé (OPS).
La ministre américaine de la Santé Kathleen Sebelius a annoncé dimanche une nouvelle enveloppe d'un milliard de dollars pour l'achat de composants destinés à fabriquer le vaccin contre la grippe porcine.
Outre la vaccination du personnel de santé, pour "réduire la transmission de la maladie, ainsi que la mortalité", l'OMS recommande de traiter en priorité les groupes qui risquent le plus de présenter des complications, comme les femmes enceintes ainsi que les personnes atteintes de maladie chronique.
Les enfants de plus de cinq ans devront également être parmi les premiers vaccinés car "ce sont des amplificateurs" de la pandémie parce qu'ils sont rassemblés dans des écoles, a ajouté le Dr Kieny.
Les Etats doivent adapter les recommandations de l'OMS pour la stratégie de vaccination en fonction de "la situation épidémiologique qui est différente selon les pays" notamment en ce qui concerne la gravité des symptômes, a relevé la responsable.