Du 5 au 21 mai 2017, la France coorganise le Mondial-2017 de hockey sur glace avec l'Allemagne. Un coup de projecteur bienvenu pour ce sport qui, avec 22 000 licenciés, peine toujours à prendre son envol dans l'Hexagone.
Suivi par des millions de personnes en Amérique du Nord mais toujours confidentiel en France, le hockey sur glace veut se faire connaître sur la grande scène de l'Accor-Hotels Arena de Paris-Bercy, à partir du vendredi 5 mai, à l'occasion du Mondial-2017 que la France coorganise avec l'Allemagne.
Pour la première fois depuis 1951, la France accueillera ce rendez-vous annuel auquel participent les meilleurs joueurs du monde, à l'exception de ceux qui sont toujours en course dans les play-offs de la NHL, la grande ligue nord-américaine.
Trente matches auront lieu à Paris : tous ceux du groupe B du premier tour, ainsi que deux quarts de finale. Le reste des rencontres se déroulera à Cologne, dont la finale le 21 mai.
Loin derrière les autres sports co'
Les organisateurs espèrent attirer entre 250 000 et 300 000 spectateurs, qui verront notamment le Canada, double tenant du titre et pays du hockey par excellence, la République tchèque et la Finlande, les trois nations majeures de la poule dont la France essaiera de s'extraire.
Confiants dans le pouvoir de séduction de ce sport rapide, technique et physique, ils comptent accélérer la hausse du nombre de licenciés, pour l'instant de 22 000 dans 120 clubs et autant de patinoires, situées en particulier en Ile-de-France (22 clubs) et en Rhône-Alpes, la région d'origine.
Un chiffre sans comparaison avec les 641 000 basketteurs, les 500 000 handballeurs, ou même les 124 000 volleyeurs français, mais en progression d'un quart depuis que la Fédération de hockey sur glace (FFHG) a pris son indépendance, en 2006, par rapport à celle des sports de glace (FFSG, qui gère le patinage artistique notamment).
Compte tenu de la petite taille de son réservoir, l'équipe de France a obtenu des résultats plus qu'honorables sous la houlette des entraîneurs Dave Henderson, d'origine canadienne, et Pierre Pousse, tous deux en poste depuis 2004. En première division mondiale sans interruption depuis neuf ans, elle a atteint les quarts de finale une fois en 2014. Deux victoires retentissantes au mondial ont marqué les esprits : contre le Canada en 2014 et la Russie en 2013.
La Ligue Magnus en nette progression
C'est le fruit des progrès du championnat de France, la Ligue Magnus (gagnée cette saison par les Rapaces de Gap), dont les clubs ont fait un effort de formation tout en assainissant leurs finances, selon le directeur général de la FFHG Éric Ropert. Les budgets y sont de 1,8 million d'euros en moyenne et les taux de remplissage intéressants (plus de 80 %) dans des patinoires de taille modeste (1 800 spectateurs de moyenne).
Pour constituer la sélection nationale, la FFHG a pu rompre avec la politique de naturalisation de joueurs, souvent d'origine québecoise, qui étaient nombreux par exemple dans l'équipe de 1992 quart-de-finaliste des JO d'Albertville.
Revers de la médaille, comme dans les autres sports collectifs, les meilleurs éléments quittent la France pour des championnats plus rémunérateurs, les ligues russe (KHL), suédoise ou suisse, et même pour la fameuse NHL. Deux Français, Antoine Roussel (Dallas) et Pierre-Édouard Bellemare (Philadelphie), y ont pris la suite du gardien Cristobal Huet, le meilleur Tricolore de l'histoire, revenu terminer sa carrière à Lausanne après avoir été le premier à gagner la fameuse Coupe Stanley (en 2010 avec Chicago).
Quatorzième au classement mondial, la France ne saurait viser le podium, mais elle n'hésite plus à afficher ses ambitions. "Avant le but c'était de sauver sa peau tous les ans, maintenant on peut rêver aux quarts de finale", dit Éric Ropert.
Avec AFP