
Le Britannique d'origine iranienne Saïd Karimian, propriétaire du groupe GEM TV, une chaîne persanophone par satellite, a été tué par balles, samedi soir, à Istanbul, avec un de ses associés.
Le Britannique d'origine iranienne Saïd Karimian, propriétaire du groupe Gem TV, et un de ses partenaires d'affaires, un Koweïtien, ont été tués par balles par des inconnus à Istanbul dans la soirée du samedi 29 avril.
Ils ont été abattus dans le quartier huppé de Maslak, sur la rive européenne de la ville, selon le quotidien Hürriyet.
Dans un communiqué publié sur son compte Facebook, Gem TV a confirmé la mort de Saïd Karimian, sans préciser les circonstances de son décès. "C'est avec un immense chagrin que nous annonçons la mort de Saïd Karimian", ont écrit les responsables de la chaîne, qui émet depuis Dubaï en persan et diffuse des émissions occidentales qui ne sont pas disponibles sur les chaînes publiques iraniennes.
L'agence koweïtienne officielle Kuna, citant le consul général du Koweït à Istanbul, a de son côté indiqué qu'un Koweïtien avait été tué par balles dans la métropole samedi.
La programmation de Gem TV critiquée à Téhéran
Selon l'agence de presse turque Dogan, les deux hommes se trouvaient à bord d'une voiture de luxe quand une Jeep leur a bloqué la route peu après 20 h locales (17 h GMT). Les agresseurs sont sortis de leur véhicule et ont ouvert le feu. Ils ont ensuite pris la fuite et leur voiture a été retrouvée calcinée dans un autre quartier.
Téhéran accuse les chaînes par satellite, qui diffusent des émissions américaines et des feuilletons turcs, de tenter d'occidentaliser le mode de vie des Iraniens.
D'après des médias iraniens conservateurs, Saïd Karimian aurait été lié par le passé aux Moudjahidine du peuple, une organisation d'opposition au pouvoir iranien considérée comme "terroriste" par l'Union européenne jusqu'en 2008 et par les États-Unis jusqu'en 2012. Selon l'agence Mizanonline, il aurait fait partie des Moudjahidine du peuple dans le camp d'Achraf, au nord de Bagdad, pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988).
De son côté, l'agence iranienne Fars indique qu'il aurait passé huit ans à Achraf avant de s'installer en Suisse en 1996.
L'agence turque Dogan précise, de son côté, qu'il avait été condamné en 2016 par contumace à six ans de prison pour "atteinte à la sécurité nationale" et "propagande contre l'État".
Avec AFP et Reuters