
En 1979, Daniel Ortega rejoignait la guérilla marxiste pour s'emparer du pouvoir au Nicaragua. Aujourd'hui, après bien des traversées du désert, il est revenu à la tête du pays. Depuis 2006, date à laquelle il a repris la présidence du pays, l'économie s'est stabilisée et la violence a diminué. Mais le pays reste le deuxième plus pauvre de la région, derrière Haïti. Nos reporters sont retournés à Managua, la capitale, pour explorer ce qu'il reste de la révolution promise.
Il est président. Elle est vice-présidente. Ils sont mari et femme. Et ensemble, ils dirigent le Nicaragua. Cela ressemble à un remake sud-américain de la fameuse série "House of cards"– sauf que le héros, Daniel Ortega, est un ancien guérillero.
En novembre dernier, il a remporté haut la main la présidentielle pour un troisième mandat consécutif, après avoir fait modifier la Constitution. À ses côtés figure donc sa femme, Rosario Murillo.
Beaucoup disent qu'elle est depuis toujours l'éminence grise de son mari. Elle l'accompagnait déjà en 1979, lorsque la guérilla marxiste avait chassé les Somoza. Daniel Ortega faisait alors partie de la junte qui s'était emparée du pouvoir. Tandis que le guérillero chantait les louanges de la révolution sandiniste, les États-Unis de Ronald Reagan, inquiets, décidaient de financer des groupes armés, les Contras, pour freiner la révolution. La guérilla fit 30 000 morts.
Relative stabilité
Malgré la guerre civile, Daniel Ortega est resté à la tête du pays. Il a même été élu président une première fois en 1984, avant de perdre le pouvoir six ans plus tard, toujours dans les urnes. Sa traversée du désert a duré jusqu'en 2006, date à laquelle il a repris le contrôle des rouages du pays.
Depuis, l'économie est stable, la pauvreté a diminué, la violence aussi. Mais le Nicaragua reste tout de même le deuxième pays le plus pauvre de la région, derrière Haïti. Nos reporters Laurence Cuvilier et Mathieu Comin sont retournés à Managua pour voir, près de quarante après, ce qu’il reste des promesses du guérillero Ortega.