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Une centaine de manifestants a pris d'assaut, jeudi, le Parlement de Macédoine pour dénoncer l'élection de son nouveau président, l'Albanais Talat Xhaferi. Le leader de l'opposition de gauche Zoran Zaev a été légèrement blessé dans des heurts.

Le leader de l'opposition de gauche en Macédoine, Zoran Zaev, et neuf autres personnes au moins ont été blessés jeudi 27 avril lors de l'irruption d'une centaine de manifestants dans l'hémicycle.

Ces sympathisants du parti de droite VMRO-DPMNE de l'ex-Premier ministre Nikola Gruevski jugent injuste l'élection du nouveau président du Parlement, l'Albanais Talat Xhaferi, dont la candidature était portée par la coalition des sociaux-démocrates (SDSM) de Zoran Zaev et des partis de la minorité albanaise.

Ils manifestent quotidiennement depuis des semaines à Skopje, la capitale de Macédoine, arguant qu'un gouvernement du SDSM et des partis albanais porterait atteinte à l'unité nationale de la Macédoine. Ils rejettent notamment la demande d'octroi à l'albanais du statut de langue officielle sur l'ensemble du territoire, première étape, selon eux, d'un démembrement du pays. Les Albanais représentent 20 à 25 % de la population de ce pays de 2,1 millions d'habitants.

Le VMRO-DPMNE était arrivé en tête des législatives anticipées de décembre, qui étaient censées sortir le pays de l'impasse politique. Mais il avait échoué à s'assurer la majorité des 120 députés de l'Assemblée. Le président de droite, Gjorge Ivanov, a, de son côté, refusé de laisser le leader des sociaux-démocrates (SDSM), Zoran Zaev, former avec les partis albanais un gouvernement de coalition alors qu'il disposerait pourtant d'une majorité au Parlement (67 députés sur 120).

Deux ans d'impasse politique

L'Union européenne "a vigoureusement condamné" ces violences, soulignant que le ministère de l'Intérieur macédonien et la police "se doivent d'assurer la sécurité du parlement et de ses membres".

Le président Gjorge Ivanov est intervenu dans la soirée pour appeler au calme.

Nikola Gruevski a lui aussi lancé un appel au calme, alors que pour le SDSM l'ancien Premier ministre est l'inspirateur de ces violences.

La Macédoine est depuis deux ans dans une impasse politique, née de la publication d'écoutes illégales révélant des faits de corruption impliquant les plus hautes sphères du pouvoir. Les sociaux-démocrates accusent le patron de la droite, Nikola Gruevski, alors Premier ministre, d'être l'ordonnateur de ces écoutes illégales de milliers d'opposants, de personnalités religieuses, médiatiques ou de la société civile.

Avec AFP