Suite aux tirs de missiles nord-coréens en mer du Japon, l'archipel nippon se prépare à l’éventualité d'une attaque nucléaire. Guide de survie, purificateurs d'air et abris antinucléaires : les Japonais prennent leurs précautions.
La tension montre entre le Japon et la Corée du Nord. Depuis plusieurs semaines, le régime nord-coréen multiplie les menaces contre les É tats-Unis et les essais de missiles dans la mer du Japon. Ce pays, qui a inscrit le pacifisme et la non-ingérence dans sa constitution en 1945, possède seulement une petite armée défensive. Le gouvernement a donc décidé de transmettre aux citoyens un "guide de protection aux attaques armées et terroristes", disponible en PDF, intégrant pour la première fois une série d'instructions sur le comportement à adopter en cas d'attaques ballistiques nucléaires, rapporte le Washington Post, mardi 25 avril.
Selon ce document, si l'alerte n'est pas donnée dans les temps et que les charges destructrices et leur impact sont inconnues, il faut "quitter son domicile durant la phase initiale de l'attaque et évacuer les lieux selon les instructions données par les agences gouvernementales", pour s'abriter dans "un immeuble solide ou une gallerie commerciale souterraine". Le service de protection civil national indiquait également, dans un communiqué diffusé sur son site Internet, qu'en cas d'attaque, les missiles nord-coréens pourraient toucher le sol japonais en dix minutes.
This is the Japanese government's advice for what to do if a North Korean missile is coming straight at you https://t.co/2YpgLsLmji pic.twitter.com/7dmYDHpnCl
— Anna Fifield (@annafifield) 25 avril 2017
Pour la première fois depuis la fin de la Première guerre mondiale, le gouvernement et les administrations locales ont mis en place des réunions dans tout le pays pour transmettre la liste des instructions à respecter en cas d'attaque nord-coréenne et des exercices d'évacuation vont être menés. Ainsi, la panique semble avoir envahi les Japonais : le site du ministère de la défense enregistrait pas moins de 5,7 millions de visiteurs les 23 premiers jours du mois d'avril, contre un nombre de visiteurs moyens annuel estimé normalement à seulement 400 000, rapporte le Washington Post.
Jackpot pour les entreprises de sécurité anti-nucléaire
Néanmoins, pour beaucoup de Japonais, ces mesures semblent être insuffisantes. Ils sont de plus en plus nombreux à se se tourner vers les entreprises privées de sécurité, qui voient leurs chiffres de ventes nettement augmenter. Selon l'agence Reuters, la société d'abris antiatomiques Earth Shift a ainsi vu le nombre de demandes d'informations sur ses produtis multipliés par dix. Même constat du côté d'une autre entreprise, Oribe : vendant habituellement environ six abris antinucléaires chaque années, la société en a écoulé six uniquement durant ce mois d'avril.
Le business des purificateurs d'air censés protéger des radiations et des gaz toxiques prospère lui aussi. "Il faut du temps et de l'argent pour construire un abri", affirme à l'agence Reuters le directeur d'Oribe, Seiki Seisakusho. "Mais tout ce qu'on entend ces jours-ci, dans ce climat tendu, ce sont des clients qui en veulent un tout de suite. Ils nous demandent de venir et de leur présenter un devis". Espérons pour le Japon que les échanges d'amabilités entre Donald Trump et Kim Jong-un ne s'enveniment pas.
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