
Au menu de cette revue de presse française du mardi 25 avril : la nouvelle campagne qui débute pour les deux vainqueurs du premier tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
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À la une de la presse française, la nouvelle campagne qui débute pour les deux vainqueurs du premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Malgré les sondages qui donnent le candidat d’En Marche largement vainqueur devant la candidate du Front national, le 7 mai prochain, il reste encore deux semaines avant le second tour. «Non, tout n’est pas encore joué», assure Le Parisien, qui estime qu’Emmanuel Macron a donné l’impression dimanche de «lever les bras» un peu trop vite. «Le FN au second tour, prévient le journal, c’est la réponse du peuple aux élites politiques recroquevillées sur leur nombril et leur carrière». «Il faut se méfier de cette colère, elle est capable du pire». Alors que son entourage assure que le candidat d’En Marche n’avait «pas préparé l’entre-deux tours», ni «monté le scénario du second», Le Monde rapporte que la soirée organisée en son honneur, dimanche soir, dans une brasserie parisienne de la rive gauche, la Rotonde, a provoqué la polémique, la petite sauterie rappelant à certains les souvenirs du 6 mai 2007, et la fête d’un certain Nicolas Sarkozy au Fouquet’s. La séquence aurait entraîné un «damage control de communicant», autrement dit, une tentative pour réparer les dégâts – ses proches expliquant que non, ce n’était pas une fête, et que non, ce n’était pas le Fouquet’s, prix du menu à l’appui. Trop tard, le mal est fait, estime Libération, qui fustige «la gloriole avant l’heure» d’Emmanuel Macron, soupçonné de «mésestimer l’importance du dernier combat qui l’attend face à Marine Le Pen, lapidairement résumé dimanche soir par le diptyque «patriote» contre «nationaliste»». Plus pudiquement, Les Échos évoquent le «faux départ» d’un candidat qui aurait «un peu tardé avant d’embrayer». «L’heure est grave et l’on attendrait?», ironise le journal.
Marine Le Pen, elle, n’a pas perdu une seconde, passant d’emblée à l’offensive contre son adversaire. Toujours selon Les Échos, la candidate, en visite dès hier dans le Pas-de-Calais, aurait décidé de «jouer sa carte à fond», en critiquant la faiblesse supposée d’Emmanuel Macron sur le terrorisme islamiste, et en le dépeignant en candidat d’un «système jamais clairement défini mais honni», comme en témoignerait le soutien déclaré hier par son ex-patron, François Hollande. Marine Le Pen dénonce «le vieux front républicain tout pourri, dont plus personne ne veut, que les Français ont dégagé avec une violence rare», qui essaierait de «se coaliser» autour d’Emmanuel Macron. Un «vieux front républicain tout pourri», en écho au «tous pourris» de son père, Jean-Marie Le Pen. Quinze ans après l'arrivée de ce dernier au second tour de la présidentielle, Libération, qui titrait tout simplement «non» en 2002, martèle aujourd'hui qu’il ne faut «rien lâcher». Et le quotidien de prévenir que quinze ans plus tard, le Front républicain «s’annonce moins solide qu’en 2002».
Ce front républicain est jugé «moins solide» parce que les candidats des Républicains et du PS ont été mis hors-jeu. Le Figaro évoque des partis «désarçonnés» par les échecs «cinglants» de leurs candidats, François Fillon et Benoît Hamon – doublement coulés par la victoire du «ni droite ni gauche», la progression du Front national et «l’onde de choc Macron». À droite, la consigne pour le second tour serait en train de «faire exploser les Républicains», d’après L’Opinion, qui annonce des «lendemains douloureux» pour l’opposition, qui a finalement arrêté cette position : «Face au FN, l’abstention ne peut être un choix, nous appelons à voter contre Marine Le Pen pour la faire battre». Fini, donc le «ni-ni». Mais pas les débats : certains souhaitent que le vote pro-Macron soit écrit noir sur blanc, d’autres préconisent l’abstention. Le PS ne perd rien non plus pour attendre, même si l’appel à voter en faveur d’Emmanuel Macron est unanime. «PS : Jean-Christophe Cambadélis repousse à plus tard la grande explication», annonce Le Figaro. «Marcher pour ne pas s’écrouler», résume le journal, en évoquant un parti écartelé entre macronistes et mélenchonnistes.
Jean-Luc Mélenchon, lui, ne donne pas de consigne de vote pour le moment. Le candidat de la France insoumise dit attendre d’avoir consulté son mouvement pour se prononcer, probablement demain. En attendant, son silence a du mal à passer du côté du PS et du parti communiste, qui a lui aussi appelé à faire barrage à Marine Le Pen. «Colère, démocratie ou faute?», s’interroge Libération. Réponse de la porte-parole du mouvement : «Il est détestable de nous faire un procès en connivence avec le FN», dit Raquel Garrido. Mais appeler à voter pour Macron dès dimanche soir, dit-elle, «aurait été une déflagration». «La majorité des Français n’a pas de candidat au second tour. Les électeurs en ont soupé de ces gens. Pour parler avec les dégoûtés, il ne faut pas être avec les dégoûtants».
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