
Un observateur américain de l'OSCE a été tué dans une explosion dans l'est de l'Ukraine, tenu par les rebelles. Washington a fait savoir que l'action de Moscou dans la région demeurait "un obstacle" à de meilleures relations russo-américaines.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a annoncé dimanche 23 avril que l'un de ses observateurs, un Américain, avait été tué dans l'explosion d'une mine au passage d'une patrouille dans la région séparatiste de Lougansk, dans l’est de l'Ukraine, tenu par les rebelles. Deux autres observateurs, de nationalités allemande et tchèque, ont été blessés dans cette explosion et hospitalisés.
Au moment de l'explosion, selon l'armée ukrainienne, il n'y avait pas d'affrontements en raison d'une trêve temporaire mise en place par les rebelles et Kiev le 1er avril. Les séparatistes de Lougansk ont pour leur part affirmé que la patrouille de l'OSCE avait "dévié de la route principale et circulait sur des routes secondaires, ce qui est interdit par le mandat de la SMM". Cette information n'a pas pu être confirmée dans l'immédiat.
Les États-Unis n'ont pas tardé à réagir par la voix du secrétaire d'Etat Rex Tillerson, qui, dans un entretien téléphonique avec le président ukrainien Petro Porochenko, a fait savoir que l'action de Moscou dans l'est de l'Ukraine demeurait "un obstacle" à une amélioration des relations entre les États-Unis et la Russie. Les deux responsables ont également souligné "la nécessité pour toutes les parties, et en particulier les forces séparatistes dirigées par la Russie, de mettre en œuvre immédiatement leurs engagements dans le cadre des accords de Minsk" pour la paix.
Plus de 10 000 morts depuis 2014
Washington a encore exhorté la Russie à user de "son influence sur les séparatistes pour permettre à l'OSCE de conduire une enquête transparente, précise et pleine". Quelque 600 observateurs de l'OSCE sont chargés de contrôler le respect des accords de paix dans l'est rebelle de l'Ukraine. C'est la première fois que l'un des leurs est tué. Plus de 10 000 personnes ont perdu la vie depuis le déclenchement du conflit en avril 2014.
La diplomatie ukrainienne a accusé "Moscou et ses marionnettes de chercher à intimider les observateurs de l'OSCE et à nuire aux efforts (…) visant à stabiliser la situation le long de la ligne de démarcation" entre les territoires contrôlés par Kiev et les rebelles. Le ministère russe des Affaires étrangères s'est de son côté déclaré "indigné par l'acte cynique (…) contre des observateurs internationaux", dénonçant une "provocation très probable visant à miner le processus du règlement du conflit".
Avec AFP