Derrière les hommages et les festivités organisées en mémoire du chanteur américain Prince, décédé brutalement le 21 avril 2016 à l'âge de 57 ans, les querelles autour de son héritage font rage.
Les fans de Prince ont convergé vers Minneapolis pour rendre hommage, vendredi 21 avril, au maître de la pop un an après sa mort d'une overdose accidentelle de puissants médicaments antidouleurs. Un anniversaire assombri par des querelles sur son héritage et la commercialisation de son œuvre.
Protégée des regards des curieux, sa résidence de Paisley Park était au cœur des festivités, payantes, avec des concerts, tables rondes et une grande soirée prévue au rythme funk de l'auteur de "Purple Rain". Le grand-père du funk, George Clinton, 75 ans, avait donné le coup d'envoi 48 heures auparavant avec un concert aux hommages organisés tout au long du week-end sous la bannière "Celebration".
Le "Jour de Prince"
Les ponts, stades et autres monuments emblématiques de Minneapolis doivent se teinter de violet jusqu'à dimanche en la mémoire de son "fils prodige", qui vivait encore avant sa mort, malgré son immense succès, dans sa ville natale du Minnesota, dans le nord des États-Unis.
"Prince et ses talents extraordinaires ont incarné une ère musicale et fait connaître le Minnesota au monde" entier, a déclaré le gouverneur de l'État, Mark Dayton, en annonçant que le 21 avril marquerait désormais le "Jour de Prince".
Derrière ces hommages et ces festivités plane toutefois l'ombre des querelles surgies après sa mort soudaine à 57 ans. Alors que la star n'a laissé ni testament, ni enfants, des dizaines d'héritiers potentiels se sont rapidement fait connaître.
Un juge vient d'ordonner la suspension temporaire d'un mini-album (EP) de six titres, "Deliverance", qui devait sortir le 21 avril. C'est un ingénieur du son ayant travaillé avec Prince, George Boxill, qui avait prévu de commercialiser ces morceaux enregistrés entre 2006 et 2008.
L'artiste qui a vendu le plus de disques en 2016
En sortant cet EP sur un label indépendant et promettant que la plupart des revenus iraient au patrimoine de la star, George Boxill estime avoir respecté la volonté de l'artiste-interprète, qui s'était érigé en pourfendeur des grandes maisons de disques. Mais les administrateurs de ses biens ne veulent rien entendre, accusant l'ingénieur du son de vouloir s'enrichir.
Au cœur de cette dispute, des revenus potentiellement très juteux. Les ventes de Prince ont explosé après sa mort : c'est l'artiste qui a vendu le plus de disques en 2016, tous albums confondus, selon la société Nielsen Music, avec 2,23 millions d'albums aux États-Unis.
Depuis sa mort, ses frères et sœurs qui gèrent son patrimoine se sont associés à Warner pour rééditer son album mythique de 1984, "Purple Rain", ainsi qu'un disque de titres inédits autour de la date de son anniversaire, le 7 juin.
Et alors que Prince avait choisi de ne diffuser sa musique en ligne – et une partie seulement – que sur la plateforme Tidal du rappeur Jay Z, ses titres sont depuis février accessibles sur la plupart des sites de streaming.
Avec AFP