
L'université de l'Alberta a perdu près de 13 % de sa collection de glace.
C’est un peu comme quand on rentre de vacances et qu’on découvre les glaces du congélateur liquéfiées après une coupure de courant inopportune, mais en bien pire.
Des dizaines d’échantillons de glace récoltés en Arctique et entreposés dans un frigo dans l’université d’Alberta, au Canada, ont été réduits à néant après une panne d'électricité. Pas de bol, certains d’entre eux contenaient jusqu’à 22 000 ans d’histoire de l’Arctique.
180 mètres de glace perdus
L’université de l’Alberta avait pourtant mis le paquet sur des infrastructures dernier cri inaugurées en début de mois : 3 millions de dollars – soit environ 2,8 millions d'euros – dépensés pour de nouvelles salles réfrigérantes capables de garder en sécurité sa gigantesque collection de glace.
Et pour cause, l’arsenal est précieux : dans ces échantillons sont contenus des milliers d’années d’histoire de la Terre. Les gaz et les particules prisonniers de la glace collectée fournissent aux chercheurs des indices clés sur l’évolution de l’atmosphère terrestre, et son possible futur.
À l’origine de la panne, un dysfonctionnement d’une des salles réfrigérantes qui a brusquement fait monter la température de 40 degrés celsius. Quand Martin Sharp, le glaciologue en charge de la collection, est arrivé sur les lieux après le déclenchement de l'alarme, "ça ressemblait plus à un vestiaire de piscine qu’à un frigo", a-t-il expliqué à CBC news.
Résultat, près de 13 % des archives de l’université ont été impactés, soit environ 180 mètres de glace. Certains n’ont pas totalement fondu, mais beaucoup ont été "contaminés" par le mélange des eaux. Parmi eux, un échantillon récolté sur l’île de Baffin a perdu près d’un tiers de sa masse, soit l’équivalent de 22 000 ans d’histoire de l’Arctique. "Cet indicent va impacter la recherche, c’est certain", a commenté Martin Sharp.
Hasard des choses, une grosse partie de la collection avait été déplacée dans une seconde salle réfrigérée pour les besoins d’un documentaire. Cette partie-là, elle, a tenu bon. "C’est ce qui nous a sauvés", a reconnu le géologue. Pour l’instant, retourner en Arctique pour remplacer les échantillons manquants n’est pas au programme : l’opération serait bien trop coûteuse.
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