
La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé mardi l'organisation d'élections législatives anticipées au Royaume-Uni le 8 juin, par souci de stabilité politique pendant les négociations à venir avec l'UE sur le Brexit.
Prenant tout le monde par surprise, la Première ministre britannique Theresa May a appelé mardi 18 avril à la tenue d'élections législatives anticipées au Royaume-Uni pour le 8 juin lors d'une allocution devant sa résidence de Downing Street. Cette annonce surprise intervient trois semaines seulement après le déclenchement du Brexit.
Theresa May a justifié la tenue de ce scrutin par un souci de stabilité et d'unité durant les deux ans de négociations sur le Brexit à venir, jugeant que la position actuelle de l'opposition affaiblissait les capacités de négociations avec l’Union européenne en vue de la sortie du Royaume-Uni du bloc communautaire, conformément au résultat du référendum du 23 juin dernier, conduisant son prédécesseur conservateur, David Cameron, à la démission.
Renforcer sa légitimité et avoir les coudées franches
Les prochaines élections législatives n'étaient prévues que pour 2020. Mais Theresa May, dont la popularité est au zénith, a estimé que c'était le bon moment pour tenter de renforcer sa légitimité et avoir les coudées franches pendant la période de discussions délicates avec l'UE. "Nous avons besoin de nouvelles élections, et nous en avons besoin maintenant. Nous avons une opportunité unique de le faire avant d'entrer dans le vif des négociations [avec l'UE]", a-t-elle déclaré.
Le leader du parti libéral-démocrate, Tim Farron, a quant à lui, appelé les pro-UE à saisir "cette chance pour changer la direction de notre pays [et] éviter le désastre d'un Brexit dur", qui verrait une sortie du pays du marché unique, comme le préconise Theresa May.
À ce jour, le parti conservateur ne dispose que d'une courte majorité de 17 députés au parlement de Westminster, et le gouvernement n'est pas à l'abri d'une rébellion dans son propre camp, susceptible de freiner son action.
La tentation était grande d'augmenter cette majorité puisque les sondages prédisent tous un boulevard aux Tories, face aux travaillistes et leur leader radical, Jeremy Corbyn, en cas d'élection anticipée. Deux enquêtes d'opinion, publiées le week-end des 15-16 avril par les instituts You Gov et ComRes ont encore donné 21 points d'avance aux conservateurs, un gouffre que Theresa May a finalement choisi d'exploiter.
Avec AFP et Reuters