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"Le spectre Mélenchon"

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 17 avril, la victoire du "oui" au référendum en Turquie, une tragédie au Sri Lanka, la présidentielle étrangère vue des États-Unis. Et le mot "pâques".

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Au menu de cette revue de presse internationale, la victoire du «oui» au référendum en Turquie - un scrutin destiné à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayip Erdogan.
A près de 51%, «la Turquie a voté en faveur d’un régime présidentiel», titre The Daily Sabah, qui montre la joie des partisans du président turc, hier soir, l’enthousiasme de ceux qui ont voté «oui», «evet», en turc. Un enthousiasme partagé par le quotidien pro-gouvernemental, qui parle d’une «victoire pour la démocratie et la stabilité», répond, d’emblée, aux accusations de l’opposition, qui dénonce des «manipulations» dans le déroulement du scrutin: «le vote d’hier s’est déroulé de façon transparente, libre, et équitable». «Le vainqueur de ce référendum est le peuple turc, qui vient d’envoyer un signal fort aux ennemis de la Turquie, neuf mois après le coup d’Etat manqué», assène le journal, dont l’analyse diffère sensiblement de celle du principal quotidien d’opposition, Hurryiet, qui voit plutôt dans le score obtenu par le camp présidentiel la manifestation d’un «pays divisé» entre les bastions conservateurs d’Anatolie centrale et de la mer noire, où le «oui» est arrivé en tête et les grandes villes, Istanbul, Ankara et Izmir, où le «non» l’a emporté. A l’étranger, la victoire de Recep Tayip Erdogan inquiète. Résumant la teneur de ces inquiétudes, The Guardian évoque un président qui se serait vu offrir l’opportunité de se déclarer le seul capable de défendre un pays «assiégé». «Le passage d’une démocratie mal en point à une autocratie montante est le résultat du vote des électeurs», écrit le journal, qui estime que les Turcs viennent de «faire un cadeau»  à un homme qui déclarait déjà, en 1996, que «la démocratie n’(était) pas un but en soi, mais un instrument».
Au Sri Lanka, le bilan s’alourdit, deux jours après l'effondrement d'une montagne d'ordures sur un bidonville de la banlieue de la capitale, Colombo. D’après The Sri Lanka Daily News, le bilan a été porté à une vingtaine de morts, hier. Le quotidien singalais, qui se demande si cette tragédie est le résultat de «la négligence» et de la «léthargie» des autorités, rappelle que les habitants du bidonville dénonçaient depuis des années les dangers, pour eux-mêmes et pour l’environnement, constitué par la décharge à ciel ouvert qui s’est effondrée vendredi sur leurs maisons. Une décharge où seraient entassées 23 millions de tonnes d'ordures, et où 800 tonnes de déchets supplémentaires seraient déversées chaque jour. D’après The Island, ces habitants auraient manifesté à 15 reprises depuis janvier 2012 pour tenter de sensibiliser le gouvernement à la question. En vain.
Un coup d’œil à présent aux commentaires de la presse internationale sur la présidentielle en France, à une semaine du premier tour. Tout comme les journaux français, les quotidiens étrangers suivent avec beaucoup d’attention la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. Le candidat de la France insoumise que The New York Times présente comme «l’homme qui donnerait des sueurs froides aux banques, aux hommes d’affaires et à la bourgeoisie». «L’homme qui aurait soudainement transformé la présidentielle, longtemps présentée comme un duel entre deux favoris, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en partie à quatre», François Fillon étant l’autre candidat de ce quatuor. The New York Times relève le tropisme sud-américain de Jean-Luc Mélenchon, et sa critique de l’interventionnisme américain, notamment ses attaques contre la décision du président Trump de bombarder des positions du régime syrien, citant sa déclaration au sujet des frappes américaines: «Aucun Français ne peut accepter un gendarme global qui décide tout seul du bien et du mal». «Envers et contre tous, un communiste monte dans les sondages», commente The Washington Post, en évoquant «le spectre Jean-Luc Mélenchon» - un «spectre» dont le quotidien relève l’efficacité de sa campagne numérique, et notamment de son jeu vidéo «Fiscal Kombat», où les joueurs sont censés attaquer des banquiers, et au niveau supérieur, la patronne du FMI, Christine Lagarde.
Un mot, pour terminer, en ce week-end pascal… du mot «pâques». The Independent a choisi de reprendre une carte établie par le linguiste Jakub Marian, qui montre les différentes façons de dire « pâques » en Europe. Selon lui, on distingue grosso modo trois groupes, un ensemble anglo-germanique, où l’on dit «Easter», ou «Ostern», qui signifie «l’aube», ou «l’est». Un autre ensemble dont feraient partie la France, le Portugal ou encore l’Italie, où l’on dit «pâques», «pascoa», ou «pascua» - du mot hébreu «Pessah», qui signifie «passer au-dessus». Et enfin un dernier groupe, qui correspond aux pays slaves, et qui emploient un terme correspondant à «Grand Jour».
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