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Ukraine : les Européens et Zelensky parleront à Trump mercredi avant sa rencontre avec Poutine
Les Européens s'efforcent de faire front commun sur le dossier ukrainien et redoublent d'activité diplomatique. Aux côtés du président Volodymyr Zelensky, ils s'adresseront mercredi à Donald Trump dans l'espoir de peser sur sa rencontre avec Vladimir Poutine deux jours plus tard.
Les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky, américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine. © Sarah Meyssonnier, Ilya Pitalev, AFP

Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens s'adresseront mercredi 13 août à Donald Trump, "contrarié" par le refus de son homologue ukrainien de céder des territoires, pour peser sur sa rencontre avec Vladimir Poutine, redoutant un accord aux dépens de l'Ukraine.

Avant le sommet en Alaska, prévu pour vendredi et dont le président américain a déclaré lundi à la Maison Blanche s'attendre à ce qu'il soit "constructif", les Européens s'efforcent de faire front commun et redoublent d'activité diplomatique.

Lundi après-midi, l'Allemagne a annoncé que le chancelier Friedrich Merz avait "invité" les dirigeants de pays européens – France, Royaume-Uni, Italie, Pologne et Finlande – et de l'UE, ceux de l'Ukraine et de l'Otan mais aussi Donald Trump et son vice-président J. D. Vance à des "discussions" par visioconférence mercredi.

Organisées par "groupes thématiques", elles porteront sur d'éventuelles "actions supplémentaires" pour "exercer une pression sur la Russie" mais aussi sur "la préparation de possibles négociations de paix" et les questions "relatives aux revendications territoriales et aux garanties de sécurité" qui en découlent, a poursuivi Berlin.

La présidence française a par la suite précisé que cette initiative avait été prise en commun par le chef de l'État français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et Friedrich Merz.

Une réunion entre Européens puis avec Trump

Selon le journal Bild, Volodymyr Zelensky, les Européens et le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Mark Rutte, se réuniront d'abord sans les Américains, avant de leur communiquer les résultats de leurs consultations dans un deuxième temps.

Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l'Union européenne se sont déjà retrouvés lundi d'urgence pour éviter un accord entre Washington et Moscou au détriment de l'Ukraine. En Alaska, il doit être question, selon le président américain, d'un possible accord prévoyant "des échanges de territoires" pour mettre fin au conflit déclenché par la Russie en Ukraine le 24 février 2022.

En l'état, la présence de Volodymyr Zelensky n'est pas programmée, même si les États-Unis ne l'excluent pas.

Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois appelé à ne pas céder aux exigences de Vladimir Poutine. "La Russie refuse d'arrêter les massacres et ne doit donc pas recevoir de récompenses ou d'avantages. Et ce n'est pas seulement une position morale, c'est une position rationnelle", a écrit le président ukrainien sur Facebook.

Pour la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, tout accord entre les États-Unis et la Russie "doit inclure l'Ukraine et l'UE" car "c'est une question de sécurité pour l'Ukraine et pour l'ensemble de l'Europe".

Intense activité diplomatique russe

Vladimir Poutine déploie lui aussi une intense activité diplomatique avant le sommet avec Donald Trump. Il a conversé en trois jours avec neuf chefs d'État ou de gouvernement, dont le Chinois Xi Jinping, l'Indien Narendra Modi et le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Le président américain, qui avait promis de régler le conflit ukrainien en 24 heures à son retour à la Maison Blanche, a entamé un spectaculaire rapprochement avec son homologue russe. Mais il a aussi montré une impatience grandissante, la Russie ayant intensifié ses bombardements de l'Ukraine ces derniers mois.

Depuis l'annonce vendredi du sommet, le pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale continue, avec six morts recensés dans des frappes russes dimanche en Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a revendiqué lundi la prise d’un nouveau village dans la région ukrainienne de Donetsk (est), celui de Fedorivka, situé au nord-est de Pokrovsk et de Myrnograd, des villes menacées d’encerclement du fait d'une avancée continue des troupes russes depuis plus d’un mois.

Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan. Des exigences inacceptables pour Kiev.

Avec AFP