
Des soldats de l'armée nigériane patrouillent dans les rues de Lagos, au Nigeria, le 27 février 2023. © John Wessels, AFP
Des frappes de l'armée nigériane menées pendant le week-end ont fait une centaine de morts parmi les membres d'un groupe criminel, dans l'État de Zamfara, situé dans le nord-ouest du Nigeria, région en proie aux violences, selon un rapport d'experts travaillant pour l'ONU et consulté par l'AFP.
"Des forces aériennes, mais aussi terrestres, ont tendu une embuscade à un camp de bandits... tuant plus de 100 personnes" dimanche 10 août dans la forêt de Makakkari, selon le rapport.
L'opération militaire "pourrait avoir été déclenchée en réponse à une série d'actes de banditisme, notamment des enlèvements dans l'État au cours du mois précédent", précise le rapport, soulignant un lien entre une récente baisse des opérations militaires dans la région et une recrudescence des attaques des bandits.
Les gangs criminels, appelés "bandits" par la population, sèment la terreur depuis des années dans le nord-ouest et le centre du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, attaquant des villages, enlevant des habitants et incendiant des maisons après les avoir pillées.
Le village d'Adabka, dans la zone de Bukkuyum, a ainsi été frappé vendredi par une attaque de bandits. Plusieurs habitants ont été enlevés et 13 membres des forces de sécurité tués.
Les "bandits" préparaient une attaque contre un village lorsque "des troupes aériennes et terrestres ont tendu une embuscade à un camp de bandits... tuant plus de 100 personnes", indique le rapport.
Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'armée nigériane n'a pas répondu aux sollicitations dans l'immédiat.
Des violences en expansion
Le vol de bétail et les enlèvements sont devenus de lucratives activités pour les bandes criminelles dans ces zones paupérisées. Ces groupes imposent également des taxes aux agriculteurs et aux artisans.
Le conflit exacerbe la malnutrition dans le Nord-Ouest, contraignant les populations à fuir leurs terres, dans un contexte déjà fragilisé par le changement climatique et les réductions de l'aide américaine.
Malgré le déploiement de l'armée pour combattre ces gangs depuis 2015 et la création de forces d'autodéfense par le gouvernement de l'État de Zamfara il y a deux ans, la violence persiste.
En juillet, des troupes nigérianes ont tué au moins 95 membres d'un groupe criminel armé dans l'État de Niger, également dans le Nord-Ouest.
Cependant, l'armée, confrontée à des ressources limitées, peine à endiguer la montée de la criminalité, qui se propage de son fief du Nord-Ouest jusqu'au centre du Nigeria.
Principalement motivés par l'argent, les "bandits" ont aussi renforcé leur coopération avec les groupes jihadistes du Nigeria, qui mènent une insurrection armée séparée depuis 16 ans dans le nord-est du pays.
Avec AFP