Au menu de cette revue de presse française, lundi 17 avril, la courte victoire du «oui» au référendum en Turquie – un scrutin pour renforcer les pouvoirs de Recep Tayip Erdogan. Les mise en garde de François Hollande, et le désastre du match Lyon-Bastia.
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On commence cette revue de presse française avec la victoire du «oui» au référendum en Turquie - un scrutin destiné à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayip Erdogan.
A près de 51%, les Turcs lui ont accordé «le régime présidentiel dont il rêvait», selon le Figaro, qui précise que cette victoire «étriquée», le pouvoir turc la doit à ses bastions conservateurs d’Anatolie centrale et de la mer noire, le «non» l’emportant dans les plus grandes villes, Istanbul, Ankara et Izmir. Si Recep Tayip Erdogan a présenté ce résultat comme un «moment historique», l’Opinion évoque un score qui traduirait surtout «l’extrême division de la Turquie», et la manifestation de «tensions politiques» qui ne «risquent pas de s’affaiblir après cette très courte victoire d’une Turquie sur l’autre». D’après l’Obs, l’opposition turque parle de «manipulations». Les responsables du premier parti d’opposition, le CHP social-démocrate, ont dénoncé la décision du Haut-conseil électoral de valider les bulletins de vote non marqués du sceau officiel, tandis que le deuxième parti d’opposition, le HDP pro-kurde, a dit qu’il allait contester les votes provenant de «deux tiers des urnes».
Le Figaro annonce «une nouvelle ère» pour les relations entre la Turquie et l’Europe, en rappelant la mise en garde du président turc durant la campagne: «notre peuple va donner une leçon aux Européens qui ont voulu nous intimider durant les deux derniers mois» - une menace que la Turquie, pays membre de l’OTAN, pourrait être tentée de mettre à exécution dans plusieurs dossiers, de la guerre en Syrie à la crise des réfugiés. En s’engageant dès hier soir à lancer «immédiatement» le rétablissement de la peine de mort, le président turc semble avoir entériné «la fin du processus d’adhésion à l’Union européenne», d’après le Monde, qui évoque un chef de l’Etat touché par «la folie des grandeurs» et la paranoïa, surtout depuis le putsch manqué de l’été dernier. Un dirigeant très loin, en tout cas, de l’image qu’il incarnait il y a encore quatre ans - celle d’un «modèle turc» conciliant, du moins en apparence, islam, démocratie et dynamisme économique. «Sa démagogie incendiaire et son autoritarisme croissant en (feraient) désormais un leader de plus en plus difficilement fréquentable».
En France, François Hollande a mis en garde les électeurs, à une semaine du premier tour de la présidentielle. Le président, qui commémorait hier les cent ans de la bataille du chemin des Dames, l’une des batailles les plus meurtrières de la Première guerre mondiale, a pris la parole «dans une tonalité très politique», selon le Figaro. «L’histoire bégaie quand le nationalisme resurgit, avec d’autres traits, mais avec le même haine», a déclaré François Hollande, qui aurait aussi profité d’un entretien diffusé hier soir pour s’en prendre de nouveau à Jean-Luc Mélenchon, toujours selon le Figaro. Le chef de l’Etat a affirmé que le candidat de la France insoumise avait «des facilités qui quelquefois tombent dans le simplisme», en particulier sur la Syrie, la Russie, l’Otan et l’Union européenne. Jean-Luc Mélenchon, dont la position sur la Syrie serait d’ailleurs à rapprocher de celle de Marine Le Pen, d’après Jean-Pierre Filiu. Ce dernier résume ainsi dans le Monde la position de la patronne du Front national: selon elle, «la Syrie serait confrontée à un «choix binaire» entre Assad d’un côté et le groupe Etat islamique de l’autre», le premier étant considéré comme le seul rempart possible contre le second. Jean-Luc Mélenchon, lui, présenterait le président syrien non pas comme «un dictateur qui opprime» mais comme «un dirigeant qui résisterait à des projets de gazoducs et de pipelines imposés depuis l’étranger». «L’engagement de Marine Le Pen en faveur d’Assad a l’avantage d’être clair et affiché. Celui de Jean-Luc Mélenchon se camoufle sous des élucubrations géopolitiques qui suscitent un authentique malaise», affirme ce spécialiste du Moyen-Orient, qui juge que «l’une et l’autre ont bel et bien rejeté le peuple syrien dans les poubelles de l’histoire».
Un mot, enfin, des incidents qui ont éclaté hier lors de la rencontre de Ligue 1 entre Bastia et Lyon - un match qui n'a pu aller à son terme à cause des altercations entre des supporters bastiais et les joueurs lyonnais. Après que des dizaines de supporters bastiais ont d’abord envahi la pelouse lors de l’échauffement, de nouveaux incidents ont eu lieu à la mi-temps, ce qui a conduit à l’arrêt du match, selon l’Equipe, qui évoque une soirée «à pleurer», après une semaine «épouvantable» pour le foot, marquée par l’attaque du car de Dortmund, en Allemagne, et les débordements du match Lyon-Besiktas - au cours duquel des supporters lyonnais tentant de se mettre à l'abri de jets de pétards et de projectiles lancés par des fans turcs, ont envahi le terrain. Evoquant les incidents d’hier soir, le quotidien sportif fustige «l’infinie bêtise» qui en serait à l’origine. «Il est probable, écrit l’Equipe, que les clubs périssent par là où ils ont pêché: le laxisme, la complaisance, et parfois une forme de complicité avec les supporters, qui finissent, un jour où l’autre, par les expédier par le fond».
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