Vainqueur à l’aller sur la pelouse du Bayern Munich (1-2), le Real Madrid reçoit le champion d’Allemagne en titre pour un ultime duel en vue des demies. Les Merengue, favoris après la première manche, devront se méfier de Bavarois toujours dangereux.
Certains prédisaient son inexorable déclin dès le printemps. Mais c’est un fait : Cristiano Ronaldo bouge encore, et même plutôt bien. Toujours décisif à 32 ans, l'attaquant portugais va tenter d'expédier le Real Madrid en demi-finale de Ligue des champions mardi, en quart retour face au Bayern Munich (coup d’envoi à 20 h 45), tout en visant la barre mythique des 100 buts en C1.
Au match aller, mercredi 12 avril, le quadruple Ballon d'Or a retrouvé son mordant au meilleur moment. Il a inscrit deux buts synonymes de victoire 2-1 à l'extérieur, dégageant la voie du dernier carré pour son club, champion d'Europe en titre.
Cela faisait pourtant plus de 650 minutes que Ronaldo n’avait plus marqué en C1. Et après avoir atteint à Munich la barre des 100 buts en compétitions européennes, il peut désormais devenir le premier joueur à totaliser 100 buts en Ligue des champions (98 à ce jour, dont un en tour préliminaire).
"J'espère marquer un autre doublé au Bernabeu", a prévenu le Portugais avant une semaine décisive, marquée par la réception du Bayern mardi puis le "clasico" au sommet de la Liga dimanche face au FC Barcelone.
Zinédine Zidane, son entraîneur, s'est réjoui du rebond de l'attaquant, "au top de sa forme" pour la dernière ligne droite de la saison après un hiver compliqué, entre performances en dents de scie et accusations de fraude fiscale présumée.
Puissance offensive
Avec l'attaquant de Madère, le Real reste une incroyable machine à marquer : cela fait 54 matches officiels consécutifs que l'équipe de Zidane inscrit au moins un but à chaque sortie, soit près d'un an.
"Les joueurs croient en ce que je mets en place, en ce que je veux, et on a tous envie de prendre le même chemin", a souligné lundi le technicien français.
C'est une sacrée garantie à l'heure de recevoir le Bayern de l'ancien entraîneur merengue Carlo Ancelotti, dont la défense est très affaiblie sans Javi Martinez, suspendu, et peut-être sans défenseurs centraux de métier, alors que Jerome Boateng et Mats Hummels se sont entraînés à part ces derniers jours.
En somme, tout place le Real en position de force pour décrocher une septième demi-finale consécutive en C1. Ce qui mettrait un terme à une série comparable côté Bayern, demi-finaliste sur les cinq dernières années.
Après une première saison conclue sur un sacre européen en mai dernier, atteindre à nouveau le dernier carré serait une belle confirmation pour Zidane, qui a été pendant un an l'adjoint d'Ancelotti à Madrid (2013-2014). De quoi, aussi, pérenniser sa position sur le banc merengue en vue de la saison prochaine.
Le Bayern, bête noire du Real
Mais à l'instar d'un Ronaldo trentenaire, gare à ne pas enterrer trop vite le Bayern, même affaibli ! En 23 confrontations, un record dans le football européen, le club munichois reste la bête noire de l'ogre merengue.
L'attaquant polonais Robert Lewandowski est lui-même un épouvantail à Madrid : en 2013, il avait inscrit un quadruplé face au Real pour envoyer Dortmund en finale de la C1. Forfait à l'aller, on le dit rétabli pour le second acte mardi.
À l'inverse, l'attaquant gallois Gareth Bale, touché à un mollet, manquera à l'appel côté madrilène, comme l'a confirmé Zidane.
Malgré tout, cela ne doit pas limiter la puissance de feu du Real, qui dispose avec Ronaldo et Karim Benzema de deux artificiers de talent. Quant au meneur de jeu Isco, auteur d'un doublé décisif contre Gijon samedi en Liga (3-2), il pourrait compléter le onze de départ madrilène, même si "ZZ" n'a fourni aucune piste à ce sujet.
"Tous mes joueurs font très bien les choses et je dois choisir", a déclaré le Français. "Et avec ce qu'ils me donnent chaque jour, je suis un homme heureux sur le terrain."
Dans un stade Bernabeu des grands soirs, Zidane espère garder le sourire mardi. Avec peut-être un coup de pouce de Cristiano Ronaldo ? Comme avait coutume de dire Ancelotti pendant ses années madrilènes, quand le Portugais joue, "on peut considérer que le match commence à 1-0" pour le Real Madrid. Un scénario qui mettrait les Merengue dans une bien confortable position.
Avec AFP