Lyon a renversé Besiktas (2-1), jeudi dans un quart de finale aller d'Europa League sous haute tension. Le match a été retardé de 45 minutes en raison de l'envahissement de la pelouse par des supporters.
La pelouse du Parc OL a été envahie par des dizaines de supporters, jeudi 13 avril, provoquant un retard de 45 minutes de la rencontre, opposant l’Olympique Lyonnais et le club turc de Besiktas en quarts de finale aller de la Ligue Europa. La tension est ensuite retombée durant la rencontre, qui s'est achevée sur le score de 2-1 pour Lyon grâce à deux buts dans les dernières minutes. Corentin Tolisso (83e) et Jérémy Morel (84e) ont donné l'avantage aux Lyonnais après l'ouverture du score stambouliote par Ryan Babel (15e).
Selon un journaliste AFP sur place, les supporters présents sur la pelouse avant la rencontre ont voulu se mettre à l'abri des projectiles et des pétards lancés depuis le haut des tribunes. Le président de l'OL Jean-Michel Aulas est alors descendu sur la pelouse pour ensuite prendre le micro du kop afin de s'exprimer devant les supporters lyonnais, selon les images de la télévision.
Parallèlement, des bagarres ont opposé des fans des deux équipes dans les tribunes.
Des incidents aux abords du stade
Bien que ce match ait été classé par les autorités françaises au niveau de risque le plus élevé, de violents incidents avaient déjà éclaté plus tôt aux abords du stade entre supporters turcs et forces de l'ordre, de même qu'entre supporters turcs et lyonnais. Plusieurs mouvements de foule ont également eu lieu et les CRS ont chargé à plusieurs reprises.
Plus de 15 000 supporters turcs étaient présents dans les tribunes du Parc OL de Décines. De nombreux fans de l’équipe stambouliote, actuellement en tête de son championnat national, basés en France et dans les pays environnants, ont pris d'assaut la billetterie en ligne, au grand dam des dirigeants lyonnais. Ces derniers reconnaissent avoir sous-estimé la mobilisation des supporteurs de Besiktas.
Lyon sokakları yanıyor... (@irresistibleJK) pic.twitter.com/CrOgUi5JX3
— Tribünsel (@tribunselcom) 13 avril 2017"On sait que 2 800 supporteurs turcs ont acheté leur billet en Turquie via leur club, mais plusieurs milliers d’autres les ont achetés sur la billetterie de l’OL", a expliqué Xavier Pierrot, le stadium manager de l’OL, dans les colonnes de Ouest-France.
"On a besoin des supporters. Il y aura une forte opposition et beaucoup de Turcs dans le stade", a déclaré le président Jean-Michel Aulas sur le site du club.
Le préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Henri-Michel Comet, avait pris un arrêté interdisant "l'accès au stade à tout individu exhibant ou étant porteur des maillots, écharpes, drapeaux, étendards ou banderoles autres que ceux qui porteront les couleurs de la France, de la Turquie ou d'un des deux clubs".
Un contexte géopolitique particulier
Et pour cause, la rencontre se déroulant trois jours avant le référendum, organisé dimanche en Turquie, sur l'élargissement des prérogatives présidentielles du chef de l’État, Recep Tayyip Erdogan, les autorités redoutent que le match contre Lyon ne serve de tribune politique.
"Un stade n’est pas un lieu d’expression politique, mais exclusivement de soutien à des équipes sportives", a précisé la préfecture.
Mais ce n’est pas tout, Décines abrite la plus importante communauté arménienne de la région. Une présence qui est le fruit de la première vague d'immigration arménienne en France à la suite du génocide de 1915. Les relations entre l'Arménie, la diaspora arménienne et la Turquie restent exécrables à cause de la question de la reconnaissance du génocide, nié par les autorités turques.
"À l'origine, Besiktas a été fondé par des Arméniens et, en collaborant notamment avec les services de police et les différents départements de sécurité, on met tout en œuvre pour qu'aucun incident ne vienne perturber cette soirée", a assuré Jean-Michel Aulas.