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Au menu de cette revue de presse française du mercredi 12 avril : les trois explosions qui ont ciblé le car du Borussia Dortmund hier, l’incendie du camp de Grande-Synthe, la colère des personnels pénitentiaires et le point sur la campagne présidentielle.

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À la une de la presse française, ce matin, les trois explosions qui ont ciblé, hier soir, le car du Borussia Dortmund, en Allemagne. Un joueur a été blessé, et la rencontre avec Monaco reportée à ce soir.
Alors que les autorités allemandes disent ne pas disposer à ce stade d’éléments indiquant que ces explosions soient de nature «terroriste», L’Équipe revient sur l’élan de solidarité qui s’est créé spontanément hier en Allemagne. «Tous ensemble», titre le journal, qui évoque des joueurs «en état de choc», surtout les Allemands qui étaient visés, et des supporters «touchés par la même émotion et la même déception». Alors que beaucoup de Monégasques sont repartis dès hier soir, L’Équipe raconte comment des Allemands ont spontanément proposé d’héberger des supporters de l’AS Monaco pour la nuit, comme Jorg Bettner, un inconditionnel du BVB, qui a accueilli cinq d’entre eux. «Ça tombe bien, témoigne-t-il, j’avais acheté du vin rouge et du camembert».
Il est aussi beaucoup question, ce matin, de l’incendie qui a détruit le camp de Grande-Synthe, hier, dans le nord de la France. Cet incendie volontaire, qui s’est déclaré après une rixe entre migrants, laisse près de 1 600 personnes sans abri - une situation présentée par le chef de mission de Médecins sans frontières comme «une catastrophe». Néanmoins, elle ne donnera pas lieu à la construction d’un nouveau camp, d’après le ministre de l’Intérieur, cité par Le Figaro, qui raconte que le camp de Grande-Synthe, présenté comme exemplaire au moment de sa construction il y a un an, était devenu rapidement «surpeuplé» et «ingérable», depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais. D’après L’Opinion, le gouvernement a annoncé que trois salles municipales ont été ouvertes pour «mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables». Mais au-delà de cette solution d’urgence, «les solutions à moyen et long terme manquent», selon le journal, qui explique que les autorités privilégient désormais l’accueil des migrants dans les centres d’accueil et d’orientation répartis sur l’ensemble du territoire. Les associations qui leur viennent en aide disent quant à elles craindre «la reconstitution de campements de fortune», avec des migrants qui continuent à vouloir passer coûte que coûte au Royaume-Uni.
À la une également, la colère des personnels pénitentiaires. La maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, en banlieue parisienne, a été bloquée hier par les surveillants. Ces derniers protestent contre la surpopulation carcérale, selon La Croix, qui consacre un dossier à ce «mal français». Contrairement à l’Espagne, où la réduction des peines a permis de limiter le nombre d'incarcération, ou encore la Finlande, où le recours aux travaux d’intérêt général a vidé les prisons, la France, elle, peine toujours à développer les alternatives, regrette le journal. «La question de la prison en France, rappelle La Croix, surgit avec la chronicité d’un eczéma. Bien sûr, on pourrait décider de construire de nouvelles prisons. Et peut-être serait-ce d’ailleurs utile. Mais en sommes-nous si sûrs ? Sommes-nous satisfaits du 'service rendu' par notre système carcéral ? Nous sentons-nous plus en sécurité ?  À l’évidence, cette prison-là, cette conception (actuelle, française,) de l’incarcération, coûte très cher et fabrique une violence inouïe qu’une société civilisée ne peut ignorer».
Plus que onze jours, à présent, avant le premier tour de la présidentielle. On fait le point sur la campagne. «Moi, je suis un guerrier», déclare Emmanuel Macron. Interrogé par les lecteurs du Parisien, le candidat d’En Marche! défend son projet, réplique aux attaques sur sa personnalité, et semble plutôt convaincre le journal, qui relève qu’Emmanuel Macron, «annoncé comme une bulle sans lendemain, tient bon, pourtant». «À croire que sa quête de l’équilibre à tout prix est partagée par beaucoup de Français», conclut le journal, tandis que L’Humanité se réjouit de la percée du candidat de la France Insoumise dans les sondages. «Mélenchon, la dynamique qui peut tout changer», assure le journal. Le Figaro, lui, critique le coût de son programme, qui prévoit, nous dit-on, une hausse de 270 milliards d’euros des dépenses publiques, et un «coup de massue fiscal» de 120 milliards - un projet présenté comme «délirant», défendu par celui que le journal qualifie de «Chavez français».
Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon font tous deux l'objet des critiques de Benoît Hamon : le premier est jugé trop peu social, le second trop anti-européen. Le candidat socialiste défend son projet dans Les Échos: «Ce qui a échoué en 1981 peut marcher demain, parce que nous ne sommes pas en 1981. Il y a aujourd’hui un très fort déficit de demande».
François Fillon, lui, étend ses critiques à Jean-Luc Mélenchon. «Est-ce le signe que la présidentielle est devenue un match à quatre?», demande Le Monde, qui raconte que le candidat de la droite poursuit son offensive contre celui de la France insoumise, en le mettant désormais «dans le même panier que Marine Le Pen, tout en feignant de ne pas le craindre». François Fillon, dont Le Canard enchaîné assure ce matin qu’il a fait embaucher son épouse dès 1980, et non pas depuis 1986, contrairement à ce qu’il a affirmé, ni depuis 1982, comme le révélait hier le site Médiapart. Selon le journal, Penelope Fillon aurait été employée dès 1980 pour une durée de 15 mois, dans un ministère non précisé. À l’époque, celle qui n’était pas alors encore son épouse aurait été salariée 6 000 francs par mois, jusqu’à l’alternance de mai 1981, alors que François Fillon était chef de cabinet adjoint du ministre de la Défense. L’entourage du candidat dément. «C’est encore loin, l’Élysée?», demande Penelope Fillon, dans le dessin de Willem pour Libération, où on la voit assise dans une casserole, tirée par son mari.
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