À l'issue de la visite du secrétaire d’État américain Rex Tillerson en Russie, Moscou et Washington, en froid à cause du dossier syrien, se sont dits prêts à surmonter leur "faible niveau de confiance".
En froid à cause du dossier syrien, Moscou et Washington jouent la carte de l'apaisement. La Russie et les États-Unis se sont en effet dits prêts à surmonter leur "faible niveau de confiance" pour dialoguer, à l'issue de la visite du secrétaire d'État américain Rex Tillerson, mercredi 12 avril.
Toutefois, les deux superpuissances ont affiché leurs divergences sur l'avenir du président syrien Bachar al-Assad, le protégé du Kremlin, les Américains prônant son départ "de manière organisée" tandis que côté russe, on insistait sur les précédents chaos créées par des départs de "dictateurs".
"Il existe des perspectives considérables pour travailler ensemble"
"Il y a un faible niveau de confiance entre nos deux pays. Les deux plus grandes puissances nucléaires ne peuvent pas avoir ce genre de relations", a déclaré Rex Tillerson lors d'une conférence de presse commune avec Sergueï Lavrov. "Malgré tous les problèmes, il existe des perspectives considérables pour travailler ensemble", a répondu le chef de la diplomatie russe.
Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU un nouveau projet de résolution demandant la coopération du régime syrien dans une enquête sur l'attaque chimique.
Moscou a, comme elle l'avait promis, utilisé son droit de veto contre un projet de résolution, "inacceptable" en l'état pour les Russes. Il s'agit du huitième veto de la Russie au Conseil de sécurité visant à protéger son allié syrien.
"La Russie (...) est ouverte au dialogue avec les États-Unis dans tous les domaines et pas seulement au dialogue mais à des actions communes en vue d'arriver à des résultats dans tous les domaines où cela répond aux intérêts de nos deux pays", a-t-il poursuivi. Le ministre russe des Affaires étrangères a cité notamment l'"objectif partagé de mener une lutte implacable contre le terrorisme international".
Un peu plus tôt, le président russe Vladimir Poutine avait finalement reçu au Kremlin le secrétaire d'État américain, alors que cette rencontre n'était pas prévue au programme d'une visite parasitée par la guerre des mots à laquelle les deux pays s’étaient livrés au sujet du dossier syrien.
Poutine prêt à rétablir l'accord de prévention avec Washington
Avant cette entrevue, Vladimir Poutine avait ainsi estimé que les relations entre Moscou et Washington s'étaient "dégradées" depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Interrogé sur ce sujet par la chaîne d'informations Mir 24, le président russe a déclaré : "On peut dire que le degré de confiance dans nos relations de travail, notamment dans le domaine militaire, ne s'est pas amélioré mais qu'au contraire il s'est dégradé".
La visite de Rex Tillerson en Russie, la première d'un haut responsable de la nouvelle administration américaine, devait servir à jeter les bases de la "normalisation" des relations entre les deux pays promise par Donald Trump lors de sa campagne électorale.
Mais l'attaque chimique de Khan Cheikhoun et la volte-face du président américain, qui a ordonné le premier bombardement contre le régime syrien depuis le début du conflit il y a six ans, ont provoqué un nouveau regain de tensions entre les deux puissances.
À la suite de ces frappes, Moscou a suspendu sa participation à l'accord de prévention des incidents aériens en vigueur en Syrie.
"Le président Poutine a confirmé être prêt à rétablir" cet accord "à condition que notre but commun soit la lutte contre le terrorisme", a indiqué ce mercredi soir Sergueï Lavrov.
Avec AFP