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Ce que vous risquez si votre vol a été surbooké (spoiler : l'agression physique ne fait pas partie de cette liste)

L'histoire de ce passager qui a été tiré au sort et s'est fait expulser manu militari d'un vol United Airlines indigne le Web. Alors, une compagnie aérienne a-t-elle le droit de vous faire sortir de l'appareil si un vol a été "surbooké" ?

C'était un vol reliant Chicago à Louisville, aux États-Unis, dimanche 9 avril. À cause d'un "surbooking", United Airlines a demandé à ses passagers si l'un d'entre eux voulait bien se dévouer pour quitter l'appareil afin de le laisser décoller. Mais puisque personne n'a voulu, la compagnie aérienne a décidé de procéder par tirage au sort puis expulsion manu militari

Devant des passagers indignés, dont certains qui n'ont pas hésité à filmer l'altercation (ici et ici), un homme a été sorti de son siège sans ménagement par des agents de sécurité.

@United overbook #flight3411 and decided to force random passengers off the plane. Here's how they did it: pic.twitter.com/QfefM8X2cW

— Jayse D. Anspach (@JayseDavid) 10 avril 2017

La compagnie aurait pu augmenter la compensation, jusqu'à trouver un volontaire

"United Airlines a voulu faire sortir quatre passagers de l'avion afin d'y placer quatre salariés, qui devaient travailler sur un vol à Louisville le lendemain. Cet homme est médecin et n'a pas voulu quitter l'avion parce qu'il devait être à l'hôpital le lendemain matin. Nous sommes tous choqués", peut-on lire dans des commentaires postés pour expliquer l'incident et rapportés par Le Parisien – une information également confirmée par Courier-Journal. Quant à la compagnie aérienne, elle a confirmé dans un communiqué cette situation de surbooking. Trois passagers ont accepté de céder leurs places, et se sont donc vus remettre la somme de 754 euros de dédommagement ainsi qu'un billet pour un vol le lendemain. Mais il manquait un quatrième volontaire, lequel a été tiré au sort par ordinateur. Surréaliste, la scène n'a pas manqué de choquer la Toile, jusqu'à devenir une mauvaise publicité pour United Airlines. Surtout, elle pose quelques questions : à quoi nous exposons-nous si l'on prend place sur un vol surbooké ? Pourquoi le surbooking arrive-t-il si souvent ? Le média américain Quartz fait le point.

Pourquoi vend-t-on plus de tickets qu'il n'y a de sièges ?

Souvent, les compagnies mettent en vente plus de tickets que leurs avions ne comportent de sièges afin de compenser les annulations de certains passagers et le fait que certains arriveront forcément trop tard à l'aéroport. Cette pratique est tout à fait légale et les compagnies aériennes ne sont pas prêtes d'y renoncer, compte tenu du manque à gagner financier en jeu. En revanche, offrir des compensations à quelques passagers lorsque l'avion est plein n'est pas rentable. C'est ici la limite de ce système par défaut.

Puis-je être invité à quitter l'appareil ?

La réponse est oui. Il y a deux façons de quitter un avion : volontairement ou involontairement. Aux États-Unis, le ministère des Transports impose aux compagnies aériennes de commencer par chercher des volontaires (contre une compensation ou un bon pour un futur vol). Si vous optez pour cette solution, assurez-vous que le bon pour un futur vol n'est pas contraint par des dates trop limitées. Souvent, plus nombreux seront les volontaires, moins intéressante sera l'offre de compensation.

Que se passe-t-il si personne n'accepte ?

Vous l'aurez compris, c'est là que le bât blesse. Sans volontaire, les compagnies aériennes se retrouvent dans l'obligation de tirer au sort les passagers à faire sortir. Surtout, elles veulent procéder le plus rapidement possible puisqu'un avion au sol est un avion qui ne rapporte pas d'argent. C'est dans les airs qu'un avion est rentable... 

Si la compagnie aérienne est en mesure de vous proposer un vol qui vous fait atterrir moins d'une heure après votre heure d'arrivée initialement prévue, aucune compensation n'est obligatoire. En revanche, si le délai excède une heure (jusqu'à atteindre deux heures), la compensation doit valoir au moins 2 fois le prix du vol, mais dans une limite de 675 dollars aux États-Unis. En France, la compensation est d'au moins 250 euros pour les vols de 1 500 km ou moins, 400 euros pour les vols à l'intérieur de la Communauté européenne de plus de 1 500 km et pour tous les autres vols de 1 500 km à 3 500 km et 600 euros pour tous les autres vols. 

Puis-je être forcé à quitter l'appareil ?

Oui. Les compagnies aériennes ont tout à fait le droit de faire sortir une personne de l'avion. La décision se fait à leur discrétion.

N'y-a-t-il pas de meilleure façon de procéder ?

Très certainement. C'est la raison pour laquelle le Web s'indigne autant de la séquence "United Airlines". Certains internautes n'ont pas manqué de faire remarquer que la compagnie aérienne aurait pu augmenter la proposition de compensation, jusqu'à trouver un volontaire.

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