Au menu de cette revue de presse française du mardi 11 avril : l’ouverture de "la chasse aux indécis", qui constitueraient près d’un tiers des électeurs, à douze jours du premier tour de la présidentielle. Et la future maison de François Hollande en Corrèze.
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À la une de la presse française, ce matin, le suspense à 12 jours du premier tour de la présidentielle - plus d’un tiers des électeurs n’auraient pas encore fait leur choix.
Un tiers d’indécis, c’est le chiffre avancé par Le Parisien, qui déclare ouverte «la chasse aux indécis». Le journal évoque un phénomène d’une ampleur «inédite», qui pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : le nombre important de candidats (onze au total), l’affaire Fillon déboussolant une partie de l’électorat de droite, les divisions à gauche, l’émergence d’Emmanuel Macron et «l’écho sans précédent» rencontré par les candidats qui se disent anti-système. C'est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, dont l’ascension est associée à un «sentiment majoritaire de rejet de la classe politique traditionnelle». Ce sont les indécis, poursuit Le Parisien, qui détiennent «la clé» de cette élection. Eux, donc, que chaque candidat va tenter de choyer de son mieux, chacun à sa façon.
Benoît Hamon entre dans les détails de son programme et tacle ses adversaires. Toujours à la peine dans les sondages, le candidat socialiste a présenté hier ses propositions pour les six premiers mois de son mandat, s’il est élu. Des mesures qu’il dit «inspirées du New Deal de Roosevelt», selon L’Humanité. Le quotidien précise que Benoît Hamon axe sa priorité sur l’amélioration du pouvoir d’achat, avec une augmentation de 5% du salaire minimum, et de 10% des minima sociaux. Avant de cibler principalement Emmanuel Macron, qui ne proposerait selon lui «aucune mesure sociale, ni pour les pauvres, ni pour les salariés». S’agissant de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon a insisté sur ce qui constitue selon lui un «désaccord fort», l’Europe. «Veut-on que la gauche se reconstruise demain sur la sortie de l’Union européenne?», avance-t-il.
Marine Le Pen, elle, enfonce le clou, après sa déclaration sur la rafle du Vel d’hiv. Répondant aux critiques après ses propos selon lesquels «la France n’est pas responsable du Vel d’hiv», la patronne du Front national dénonce «la repentance systématique». Se plaçant du côté des «gaullistes historiques», Marine Le Pen déclare également «complètement fou», le fait d’être associée à «l’ADN collaborationniste, vichyste et révisionniste du FN». « En dédouanant la France, en tant que telle, de toute responsabilité, Marine Le Pen n’a fait que reprendre la vulgate gaulliste, selon laquelle 'Vichy n’était pas la France'», écrit le Figaro, qui estime néanmoins «ce débat moral et historique a été tranché», avec la contribution de Jacques Chirac, qui «a imposé définitivement la vérité de l’Histoire au détriment du mythe d’une France qui n’aurait rien eu à avoir avec la 'parenthèse' de Vichy». Le Figaro juge que cette polémique «pose une double question. Sur Marine Le Pen, d’abord, qui après tant d’efforts pour corriger l’image de son parti et se démarquer des propos de son père, a accepté d’aller sur ce terrain de la Seconde Guerre mondiale sachant que cela ranimerait les anciens soupçons sur son parti. Et sur ses adversaires, ensuite, qui en voulant réveiller la diabolisation du lepénisme, risquent de n’obtenir que sa victimisation». «Sur les millions de Français qui veulent voter Le Pen, combien le font par fidélité au pétainisme?», demande le journal. Les propos de Marine Le Pen n’effraieront peut-être pas tous ses électeurs potentiels, mais ils ruinent ses efforts pour rassurer les Français de confession juive, d’après L’Obs, pour qui sa déclaration «n’est pas négationniste, mais sa mémoire sélective entame sa stratégie de dédiabolisation».
À droite, François Fillon est de nouveau rattrapé par le Penelopegate. D’après Mediapart, et contrairement à ce qu’il avait affirmé, le candidat des Républicains aurait commencé à rémunérer son épouse comme chargée de mission, non pas depuis 1986, mais depuis 1982. La justice serait en train de vérifier la réalité des prestations fournies. Et puisqu’on nous en sommes à la rubrique «argent», je vous recommande également de jeter un cil à Libération, qui s’est intéressé au financement de la campagne des onze candidats. Meetings, QG, hologrammes, la course à la présidentielle coûte cher, d’après le journal, qui rappelle que depuis l’affaire Bygmalion, l’affaire qui a fait imploser l’UMP, les comptes doivent être transparents.
Les législatives, elles, auront lieu les 11 et 18 juin prochain. Beaucoup d’élus vont alors devoir choisir entre leur mandat de parlementaire et leur fonction exécutive locale, en raison de la loi sur le non-cumul des mandats. Le Figaro annonce un «big bang» qui devrait conduire à un «profond renouvellement», 235 députés sur 577 ayant à choisir entre les deux, soit près de la moitié de l’assemblée nationale. Sans compter ceux qui se disent prêts pour une nouvelle vie, et ne souhaitent plus briguer de mandat national, comme le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, les ministres Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin. Et François Hollande, me demanderez-vous? Que va-t-il devenir? Selon Le Figaro, toujours, le président serait à la recherche d’un logement en Corrèze, près de Tulle, son fief électoral. Qu’à cela ne tienne, Le Parisien lui a mitonné quelques conseils. D’après le journal, c’est «clairement» le moment d’acheter, les prix étant à la baisse. D’abord, à cause de la démographie locale. Comme la ville de Tulle est une ville de fonctionnaires, et que les postes sont en réduction, il y a plus de logements vacants. Ensuite parce que la région subit l’impact du Brexit, qui a fait diminuer les investissements britanniques. «Il y a de belles affaires à céder dans l’ancien», assure un agent immobilier local. «Si le locataire de l’Élysée n’est pas effrayé par les travaux, ça vaut peut-être le coup d’y jeter un coup d’œil».
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