Débutée mardi, l'"occupation symbolique" du Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou a pris fin mercredi matin. Mais un porte-parole du collectif à l'origine du blocage appelle "durcir encore le mouvement".
Fin du blocage au Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, en Guyane : les manifestants qui ocuppaient le centre de Kourou depuis mardi ont mis fin à cette action "symbolique" dans la matinée du mercredi 5 avril, en se targuant d'avoir effectué "une démonstration de force", mais tout en appelant "durcir encore le mouvement", a annoncé un porte-parole.
"On a voulu montrer que l'on pouvait prendre possession de tous les espaces, même stratégiques, de Guyane. C'était une démonstration de force", a expliqué ce délégué, Manuel Jean-Baptiste. Alors qu'un barrage érigé depuis plus de deux semaines sur un rond-point situé à quelques centaines de mètres du CSG le bloquait de fait, "notre présence ne changeait rien", a-t-il ajouté, promettant de "durcir encore le mouvement".
Le collectif Pou La Gwiyan dékolé, mouvement social agitant la Guyane sur fond de revendications notamment sécuritaires, économiques et sociales, avait profité d'une invitation du directeur du CSG Didier Faivre pour occuper le site. Après une nuit d'occupation, les manifestants ont décidé mercredi matin de quitter le site, après avoir écouté religieusement la conférence de presse donnée par des ministres à l'issue du Conseil des ministres à Paris, durant laquelle peu de nouvelles mesures ont été annoncées. "Aucune réponse" n'a été apportée à la situation difficile que connaît la Guyane, a réagi Manuel Jean-Baptiste. Le gouvernement a bien annoncé un plan d'urgence d'un milliard d'euros, mais il est jugé insuffisant par les manifestants.
Les manifestants guyanais dénoncent un sous-investissement chronique depuis des décennies pour la population, contrastant avec les sommes importantes dépensées en parallèle pour le centre spatial. Le président François Hollande a affirmé que, face au conflit social qui paralyse la Guyane depuis deux semaines, le gouvernement devait à la fois faire preuve de "dialogue" et de "responsabilité", a rapporté le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.
Avec AFP