
L'enquête préliminaire sur des emplois fictifs au groupe Front national du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, révélée mercredi par le Canard Enchaîné, a été ouverte dès janvier 2016 et porte sur trois emplois.
Le Canard Enchaîné apporte chaque semaine son lot de révélations et tombe rarement à côté. Dans son édition du 5 avril, l'hebdomadaire révèle que les enquêteurs soupçonnent le Front national d'avoir rémunéré entre 2010 et 2015 avec des fonds du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais des collaborateurs qui auraient pu, en réalité, travailler au service du parti, notamment pour préparer la présidentielle de 2012. Une information que le parquet de Lille a confirmé.
"Il s'agit d'une enquête initiée sur la base d'une lettre anonyme portant sur trois emplois, reçue fin novembre 2015 par le juge d'instruction de Paris qui nous l'a transmise pour compétence par l'intermédiaire de son parquet", a indiqué le parquet. "Le service d'enquête a été saisi en janvier 2016. Ce n'est qu'à l'issue de cette enquête que le parquet décidera d'engager des poursuites, d'ouvrir une information ou de classer sans suite."
La justice s'intéresse notamment au cas de David Rachline, aujourd'hui directeur de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, qui a été un temps rémunéré par le conseil régional de Nord-Pas-de-Calais. Le parquet enquête également sur deux autres emplois du groupe FN à la région qu'il soupçonne d'être fictifs.
Rachline dénonce une "attaque politique"
Au début des années 2010, David Rachline était connu pour gérer l'activité numérique du parti frontiste, il a notamment été coordinateur de la campagne web de Marine Le Pen et secrétaire national à la communication numérique en 2011 et 2012. "Une enquête visant expressément la candidate et le directeur de campagne, je crois que l'attaque politique est signée !", a réagi l'intéressé auprès de l'AFP.
Interrogé, Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région Hauts-de-France (née de la fusion avec la Picardie en 2015), s'est refusé à tout commentaire. Pierre de Saintignon, vice-président PS à la région Nord-Pas-de-Calais avant 2016, a dit n'avoir "aucune information" sur ces soupçons d'emplois fictifs : "Je n'en ai jamais entendu parler".
Avec Reuters et AFP