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Au Moyen-Âge, les Anglais mutilaient leurs morts pour les empêcher de revenir hanter les vivants

Il vaut mieux prévenir que guérir, devaient se dire les villageois de Wharram Percy dans le nord de l'Angleterre. Des scientifiques affirment qu'au Moyen-Âge, les morts y auraient été mutilés par les vivants soucieux de se protéger des zombies.

Se retrouver nez à nez avec des zombies assoiffés de chair humaine, ça n’a jamais été la tasse de thé de personne. Encore moins celle des Anglais qui, dès le Moyen-Âge, entendaient se prémunir de ce genre de désagréments avec une technique simple mais efficace : réduire à néant les cadavres de leurs morts pour les empêcher de revenir hanter les vivants.

Dans une nouvelle étude publiée par Historic England dans le Journal of Archaeological Sciences – et relayée par le Guardian – des chercheurs de l’université de Southampton affirment avoir trouvé des preuves de cette pratique funéraire inédite. 137 restes humains de 10 personnes âgées de 2 à 50 ans et qui seraient décédées entre le XIe et le XIVe siècle ont été minutieusement étudiés. Les traces de brûlures et de coupures qui les recouvrent suggèrent le destin tragique qui attendait les dépouilles d'un village médiéval du comté du Yorkshire, en Angleterre.

Se protéger des zombies

Abandonné au XVIe siècle, le village de Wharram Percy n’a laissé derrière lui qu’une petite église en ruine et quelques pierres tombales. Le site a fait l’objet de fouilles archéologiques poussées dans les années 1960 mais ce n’est qu’en 2017 que les restes humains découverts ont été analysés.

Le verdict est unanime : les traces retrouvées sur les os suggèrent que les corps de certains villageois ont été délibérément mutilés après leur mort. "L’idée qui veut que les os de Wharram Percy sont les restes de corps brûlés et démembrés pour faire en sorte de les empêcher de sortir de leurs tombes paraît être l’explication la plus évidente. Si nous avons raison, il s’agit de la meilleure preuve archéologique de cette pratique que nous ayons", écrit Simon Mays, un des biologistes de l’étude, dans Historic England.

Les traces suggèrent que les mutilations étaient infligées aux cadavres peu après leur mort, quand le corps est encore souple. Décapités, puis brûlés, les morts étaient mis hors d’état de nuire par les vivants craintifs de les revoir venir les attaquer ou répandre des épidémies.

Les scientifiques ont d’abord parié sur le fait que les restes humains en question appartenaient à des étrangers, perçus comme des intrus dangereux par les villageois. Mais l’analyse de leurs dents indique qu’ils étaient bel et bien originaires du même village. 

Comme quoi, nos cendres sont pas si mal que ça dans leurs petites urnes. 

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