
Michel Platini a accusé jeudi "l'administration" de la Fifa d'avoir voulu lui "nuire". C'était sa première prise de parole publique depuis mai 2016 et sa suspension de toute activité du football en raison d'un paiement controversé.
"Il a toujours dit que je serais son dernier scalp". Jeudi 30 mars, dans un entretien au Monde, le premier depuis sa suspension du monde du football il y a un an, Michel Platini a réglé quelques comptes, à commencer par celui de l'ancien président de la Fifa, Sepp Blatter : "C'est le plus gros égoïste que j'aie vu de ma vie. Il a toujours dit que je serais son dernier scalp. […] Il pensait qu'il vieillirait, finirait, mourrait, serait enterré à la Fifa. C'était son vœu", affirme l'ex-capitaine de l'équipe de France et ex-président de l'UEFA.
Michel Platini a accusé ouvertement l'administration de la Fifa d'avoir voulu lui nuire. À la question du quotidien du soir : "Selon plusieurs sources, c'est un proche de Sepp Blatter, le directeur juridique Marco Villiger, qui aurait informé le parquet quant au paiement de 2011. Aviez-vous l'impression d'être dans le viseur de la Fédération ?", l'ancien numéro 10 répond : "[Les membres de l'administration] cherchaient quelque chose pour me nuire. Les diverses instances internes de la Fifa ont été instrumentalisées par les personnes qui tiraient les ficelles. J'ai toujours vécu dans l'espoir qu'elles diraient la vérité. Mais ce n'est jamais arrivé".
"Ce sont les membres de l'administration qui donnent de l'argent aux fédérations nationales. Cela leur donne un grand pouvoir, on leur tire le tapis rouge. C'est eux les patrons, à la Fifa", a-t-il ajouté.
Blatter "c'est un animal politique exceptionnel"
Le Français de 61 ans est actuellement suspendu de toute activité liée au football pour un paiement de 1,8 million d'euros reçu en 2011, sans contrat écrit, pour un travail de conseiller de Sepp Blatter achevé en 2002.
Platini avoue aussi qu'il était "fasciné" par le "machiavélisme" de Blatter : "C'est quelqu'un de fascinant. Après, il ne faut pas toujours croire ce qu'il dit. Il te dira toujours ce que tu as envie d'entendre. Mais c'est un animal politique exceptionnel".
Suspendu huit ans en première instance, Platini a vu cette peine réduite à six ans en appel interne à la Fifa, puis à quatre ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS), la plus haute des juridictions sportives. Dès le verdict du TAS, connu le 9 mai 2016, Michel Platini avait annoncé son intention de "poursuivre [son] combat devant les tribunaux suisses". "Ce n'est pas terminé", a-t-il assuré au Monde.
Avec AFP