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Le président hondurien déchu, Manuel Zelaya, et le représentant des nouvelles autorités, Roberto Micheletti, ont entamé au Costa Rica des discussions qui s'annoncent houleuses. Les deux hommes ont annulé une rencontre en face à face.
AFP - La première rencontre attendue au Costa Rica entre le président destitué du Honduras Manuel Zelaya et celui qui l'a évincé, Roberto Micheletti, a tourné court jeudi, mais le dialogue se poursuivait entre les deux camps sous l'égide du président costaricien Oscar Arias.
Le dirigeant de facto du Honduras est rentré au Honduras après un entretien avec M. Arias, et sans attendre la rencontre prévue avec M. Zelaya, mais il a laissé à San Jose une équipe de quatre personnes, chargée de poursuivre les discussions.
Une réunion entre les deux délégations a d'ailleurs commencé peu après son départ.
"Je suis très content, la mission de travail avance", a-t-il déclaré à son retour à Tegucigalpa. Il avait déjà indiqué à San Jose qu'il rentrait "totalement satisfait", promettant que l'élection présidentielle prévue fin novembre se déroulerait dans "la transparence et la sécurité".
Son départ précipité n'augure toutefois pas d'un dialogue facile. M. Arias a d'ailleurs reconnu que les discussions risquaient de durer "plus longtemps qu'on ne l'aurait imaginé".
Cette réunion de médiation chez M. Arias, prix Nobel de la paix en 1987 pour avoir pacifié l'Amérique centrale après des années de guerre civile, était l'occasion d'une première rencontre entre MM. Micheletti et Zelaya depuis le coup d'Etat qui a renversé le second le 28 juin.
"Nous avons franchi une première étape. Le président Arias a écouté mon point de vue et celui des organisations sociales et politiques venues avec moi, qui est (d'exiger) la restitution immédiate du président élu" par le peuple hondurien, a de son côté déclaré M. Zelaya après sa rencontre avec le chef de l'Etat du Costa Rica.
M. Micheletti a toutefois exclu jusqu'ici tout retour au pouvoir de son ancien allié et continue à affirmer qu'il a été désigné président au terme d'une "succession constitutionnelle".
Parmi les sorties de crise envisagées, figurent l'anticipation de l'élection présidentielle, un point sur lequel les deux camps ont donné leur accord de principe, et l'amnistie "politique" de M. Zelaya. Celui-ci ne serait plus alors poursuivi pour "haute trahison" et pourrait rentrer sans être arrêté au Honduras, mais resterait notamment accusé de corruption.
"Il existe une ample marge pour un compromis", a déclaré jeudi à Washington Jose Miguel Insulza, secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), qui a exclu le Honduras de ses rangs après le coup d'Etat.
"La pierre d'achoppement, c'est que le gouvernement de fait accepte le retour du président constitutionnel", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis, qui ont joué un rôle central dans la mise en place de cette médiation selon leur secrétaire d'Etat Hillary Clinton, ont commencé à utiliser l'arme de dissuasion économique.
Leur ambassade à Tegucigalpa a confirmé la suspension d'une partie de son aide de plus de 200 millions de dollars à ce pays pauvre de 7 millions d'habitants et menacé de couper le reste "au regard du coup d'Etat du 28 juin et de l'expulsion du président Manuel Zelaya".
Cette annonce s'ajoute à celles de la suspension des livraisons de pétrole par le Venezuela, allié de M. Zelaya, et du gel des crédits de la Banque mondiale et de la Banque interaméricaine de développement.
A Tegucigalpa, les partisans des deux camps ont réduit leurs actions dans l'attente des résultats des discussions au Costa Rica. Les commerces et transports ont repris une activité normale, mais les écoles restaient fermées.
Les syndicats et organisations sociales pro-Zelaya ont annoncé une nouvelle manifestation vendredi dans la capitale.