Pékin a demandé que Paris garantisse la "sécurité" de ses ressortissants après qu'un Chinois a été tué dimanche par la police à Paris. En réponse, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que celle-ci "était une priorité".
La mort d'un Chinois de 56 ans, victime dimanche à Paris du tir d'un policier, devient une affaire diplomatique. Mardi 28 mars, la Chine a demandé à la France de garantir "la sécurité et les droits" de ses ressortissants et "exigé" que Paris fasse "toute la lumière sur cette affaire". La sécurité des ressortissants chinois est "une priorité des autorités françaises", a répondu le ministère français des Affaires étrangères.
"Nous avons rapidement lancé des protestations officielles auprès des autorités françaises et exigé qu'elles fassent toute la lumière sur l'incident, prennent des mesures efficaces afin de protéger la sécurité, les droits et les intérêts légitimes des citoyens chinois, et traitent la réaction des Chinois vivant en France à cet incident d'une manière raisonnable", a souligné Hua Chumying, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, lors d'une conférence de presse mardi. "Les autorités compétentes du ministère chinois des Affaires étrangères ont également rencontré aujourd'hui des responsables de l'ambassade de France en Chine afin de leur faire part de nos protestations officielles", a-t-elle précisé.
La sécurité des ressortissants chinois est "une priorité"
Le Quai d'Orsay a rapidement répondu aux inquiétudes de Pékin. "La sécurité de tous les ressortissants chinois en France est une priorité des autorités françaises. Des mesures renforcées ont été adoptées ces derniers mois et toutes les dispositions sont prises pour leur réserver les meilleures conditions d'accueil et de sécurité", a affirmé le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, lors d'un point de presse électronique.
Dimanche soir, un policier a abattu un homme dans une habitation du quartier Curial, dans le 19e arrondissement, lors d'une intervention pour un "différend familial". Selon la police, il s'agissait d'un tir de riposte. "Dès l'ouverture de la porte", un homme s'est précipité pour agresser l'un des fonctionnaires, avait expliqué à l'AFP une source policière. L'un de ses collègues a alors ouvert le feu, pour le protéger, blessant mortellement la victime. L'avocat de la famille du défunt, Calvin Job, a déclaré qu'elle "conteste totalement la version des faits, il n'a blessé personne".
Ce soir-là, "un voisin a appelé la police en disant qu'il y avait des cris", mais selon eux il n'y a eu "aucun différend familial", a ajouté l'avocat. La victime, Liu Shaoyo, un ressortissant chinois selon Le Parisien, se trouvait avec ses quatre enfants âgés de 15 à 21 ans et était "en train de tailler des poissons avec des ciseaux", selon Calvin Job. "Les policiers ont ouvert de force la porte de l'appartement, ce qui l'a propulsé vers l'arrière". Le père de famille n'a "porté aucun coup" et "ne s'est pas précipité" sur les policiers. Mais la police aurait "tiré sans sommation", dans la zone du thorax.
Lundi soir, un rassemblement de protestation de 150 personnes devant un commissariat du 18e arrondissement situé à proximité du logement de la victime a dégénéré en incidents. Au total, 35 personnes ont été arrêtées, trois policiers ont été légèrement blessés, une voiture de police et trois autres véhicules de particuliers incendiés. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Hua Chumying, a appelé au calme : "Nous espérons que nos compatriotes vivant en France sauront faire part de leurs plaintes d'une manière raisonnable et légale", a-t-elle demandé lors de sa déclaration devant la presse.
Avec AFP