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Au menu de cette revue de presse internationale du lundi 27 mars : la campagne pour le référendum en Turquie, les deux ans de l’intervention de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite au Yémen et un nouveau revers pour Trump.

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Le référendum du 16 avril en Turquie vise à renforcer les pouvoirs de Recep Tayip Erdogan. Le texte proposé par le président turc pourrait notamment lui permettre de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2029 - une perspective qui semble susciter une certaine appréhension chez ses compatriotes, qui seraient très partagés sur ce référendum, selon Hürriyet, qui rapporte que le «oui» et le «non» sont toujours au coude-à-coude dans les sondages. Ces pronostics ont amené Recep Tayip Erdogan à intensifier sa campagne et ses attaques contre l’Union européenne. D’après le site de la Deutsche Welle, le dirigeant turc assure à présent envisager un autre référendum, cette fois sur l'avenir de la candidature turque à l'Union européenne. «Pour le moment, nous organisons un référendum le 16 avril mais ensuite nous pourrions choisir d'en faire un second sur les discussions d'adhésion et nous nous conformerions à ce que notre peuple dirait alors», a-t-il déclaré samedi à Antalya, après avoir annoncé, la veille, que tous les liens politiques et administratifs avec l'UE pourraient être revus «de A à Z», y compris le volet ultra-sensible de l'accord sur les réfugiés entre l'UE et Ankara.
La vie et l’œuvre de Recep Tayip Erdogan font l’objet, par ailleurs, d’un édifiant biopic. «Reis» («le chef»), un film consacré à sa vie, est diffusé dans 300 salles de Turquie, depuis le 3 mars. L’Humanité rapporte que cet opus «tout à la gloire du dirigeant islamo-conservateur», qui a coûté 8 millions d’euros, connaît toutefois un succès mitigé, avec seulement 167 000 spectateurs. Déjà 10% des salles l’auraient déprogrammé.
Le Yémen est plus que jamais en proie au chaos, deux ans après le début de l'intervention de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite. Alors que le pays subit toujours les attaques d'Al-Qaïda et du groupe État islamique, l es rebelles chiites Houthis et leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, se disent prêts à résister jusqu'au bout, alors les efforts de paix sont au point mort et les lignes de front globalement figées - à l’exception, notamment, de certaines positions houthistes sur la côte de la mer Rouge, où le port d’Hodeïda est à présent soumis au blocus de la coalition. D’après Le Monde, ce blocage aggrave considérablement le risque de famine de grande ampleur qui menace le Yémen, où plus de 7 millions de personnes auraient besoin d’une aide alimentaire d’urgence et 500 000 enfants souffriraient déjà de malnutrition grave, selon les Nations unies. «Dans trois à quatre mois, prévient le Comité international de la Croix-Rouge, la situation risque d’être désespérée». Si Le Monde dénonce une situation qui serait «en partie le fruit d’une stratégie du gouvernement légitime et de ses parrains de la coalition internationale, dans un conflit où les combats et les bombardements ont fait plus de 10 000 morts», The Independent, au Royaume-Uni, met en garde contre le pourrissement du conflit : «La dernière chose dont le Proche-Orient a besoin, c’est d’un autre pays taillé en pièces, en proie à la violence sectaire, et où les groupes islamistes radicaux luttent pour prendre le contrôle». C’est dans ce contexte qu’un certain nombre d’officiels du Pentagone plaident en faveur d’un engagement renforcé des États-Unis, d’après Foreign Policy.
Les États-Unis où Donald Trump vient d’essuyer un nouveau revers, avec le rejet de son projet d’abrogation de l’Obamacare, le système de santé mis en place par son prédécesseur. «Malgré le fait qu’ils contrôlent désormais à la fois la Maison-Blanche, le Sénat et la Chambre des représentant, les obsessions idéologiques des Républicains ont fait échouer le plan qu’ils avaient pourtant mis des années à élaborer», ironise The Guardian, qui se réjouit de cet échec, et parle d’un «revers qui est en réalité une bonne nouvelle» pour les 22 millions d’Américains qui, grâce à la réforme de Barack Obama, bénéficient désormais d’une couverture santé. Un revers qui plonge en tout cas le camp républicain dans «une crise existentielle», d’après The New York Times, qui boit du petit lait. «Le problème, pour les républicains, ce n’est pas seulement que le président Trump et eux-mêmes sont incompétents et inexpérimentés, mais qu’une partie conséquente de la population a compris que l’assurance maladie est un bien fondamental, que le gouvernement doit fournir à chacun, ce qui a créé une faille au sein du parti républicain». D’où ce dessin de John Darkow, publié par The Columbia Daily Tribune, qui montre l’éléphant républicain honteux et confus. «Quand nous disions que sa réforme du système de santé serait le Waterloo d’Obama, nous aurions dû préciser qui allait jouer le rôle de Napoléon».
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