logo

Paris envoie une mission interministérielle en Guyane, paralysée par des mouvements sociaux

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a décidé vendredi d'envoyer en Guyane "une mission interministérielle de haut niveau", alors que le territoire ultramarin est touché depuis plusieurs jours par un mouvement de grogne sociale d'ampleur.

Le Premier ministre français Bernard Cazeneuve a annoncé vendredi 23 mars l'envoi d'une "mission interministérielle de haut niveau" en Guyane pour apaiser ce territoire français d'Amérique latine, paralysé par des mouvements sociaux. Les revendications portent sur la sécurité, l'accès au soins et le coût de la vie.

Matignon précise dans un communiqué que cette visite a lieu "afin d'entendre et d'analyser toutes les difficultés soulevées et de poser les bases d’une négociation susceptible de déboucher sur des mesures opérationnelles et rapides". Il appelle "l'ensemble des forces politiques, économiques et sociales de la Guyane à se saisir de cette initiative pour construire ensemble l’avenir de ce territoire". La mission doit partir dès samedi et sera conduite par Jean-François Cordet, conseiller maître à la Cour des comptes et ancien préfet de Guyane. Elle sera composée de plusieurs hauts fonctionnaires issus de différents ministères, dont Michel Yahiel, commissaire général de France Stratégie et ex-conseiller social de François Hollande.

Réagissant vendredi à la situation en Guyane, les États-Unis ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre sur le territoire français.

"Cela pourrait tourner à l'insurrection"

Les manifestants, qui organisent des barrages bloquants depuis lundi, sont soutenus par les élus locaux, notamment le président de la Collectivité de Guyane, Rodolphe Alexandre, qui refuse de se rendre à Paris pour entamer des négociations et réclame la tenue de discussions en Guyane. Le député de la Guyane Gabriel Serville (Parti socialiste guyanais) a quant à lui estimé sur France Ô que si les bonnes réponses n'étaient pas trouvées, "cela pourrait tourner à l’insurrection".

Le mouvement réclame notamment des services de l’État une lutte plus efficace contre la délinquance : la Guyane est le territoire de France où l'on compte le plus d'homicides (42 en 2016). Le taux de chômage y atteint 22 % de la population. La situation sociale a notamment conduit Arianespace à ajourner le lancement d'une fusée Ariane 5 et le rectorat à fermer les établissements scolaires jusqu'à nouvel ordre.

Avec Reuters et AFP