![L'élection présidentielle appartient à la France qui se couche tard L'élection présidentielle appartient à la France qui se couche tard](/data/posts/2022/07/22/1658475212_L-election-presidentielle-appartient-a-la-France-qui-se-couche-tard.jpg)
On a tous baillé sur notre canapé lundi à la fin du "grand débat" organisé sur TF1 entre les cinq principaux candidats. À croire que l’élection présidentielle est réservée aux noctambules. Il existe pourtant des solution pour éviter ça.
J’avoue, j’ai décroché. Il était plus de minuit lundi soir quand les candidats ont commencé à aborder les questions internationales. Mes paupières se sont faites lourdes, très lourdes, et à ce moment-là je me suis dit que les trois-quarts des Français devaient être partis se coucher. "Il est 5 h 24 du matin, on va maintenant aborder la question de l'étiquetage des fruits", se moque le journaliste Paul Aveline sur Twitter.
Mes oreilles vagabondent et mes yeux sont plus attirés par les blagues qui s’enchaînent autour de l’heure tardive sur Twitter que par l’écran de télévision, où débattent depuis plus de trois heures Mélenchon, Hamon, Le Pen, Fillon et Macron :
La politique, c’est pour les noctambules
Une marque de literie en profite même pour glisser une petite pub sur son oreiller. "Faut rentrer chez vous les mecs !", dessine Louison :
DODO. #legranddebat #presidentielle #dessin #debattf1
Une publication partagée par Louison (@louison_a) le 20 Mars 2017 à 16h11 PDT
En France, l'élection appartient à la France qui se couche tard, oui. Mais comme la politique en général, où il vaut mieux être noctambule que matinal. Les réunions se font le week-end ou le soir, tard. Elles excluent de fait les femmes qui n’ont pas de mari conciliant pour s’occuper des enfants. Et tuent à la longue ceux qui n’ont pas une résistance physique suffisante. La jungle, qu’on vous dit. Une vraie sélection darwinienne, qui écrème très vite ceux qui n’ont pas un moral d’acier, ou des conditions de privilégiés.
On pourrait faire des débats moins longs mais plus de débats
Comment faire des débats sans épuiser les Français, et qui soient démocratiques? "Je suis favorable à une réduction du temps des débats ou à une réduction du temps de travail les lendemains de débat !", glisse une utilisatrice de Twitter. Sans rire, plutôt que d’avoir des jours de congé calqués sur la calendrier religieux, dans ce pays passionné de politique qu’est la France, ne pourrait-on pas imaginer une solution laïque et citoyenne ? Par exemple, quelques jours de congés en plus juste avant la présidentielle, où l’on organiserait partout en France des débats démocratiques.
Utopique, sans doute. Alors il y a une autre solution : faire des débats moins longs, mais plus de débats. Par exemple un par semaine, autour d’un thème : éducation, santé, économie... On aurait tous les profs et les parents inquiets pour le futur de leurs enfants devant le poste familial la première semaine. Tous les médecins et les hypocondriaques la deuxième, qu’on pourrait faire débattre en salle d’attente. On réunirait ensemble dans un bon PMU de quartier de jeunes entrepreneurs et des ouvriers la troisième semaine.
À onze, ça va être l’enfer
Il n’y aurait qu’à avancer la date limite pour le rendu des signatures, et donc la date de lancement de la campagne avec les candidats officiels. Avec deux mois au lieu d’un, on pourrait organiser non pas trois débats, mais six ou sept, avec pour chacun un ou deux grands sujets. La campagne présidentielle commence de toutes façons bien avant ce délai, avec l’exercice des primaires qui se développe.
Et encore, ces débats ont exclu six candidats, comme l’ont fait remarquer Marine Le Pen et François Fillon. Comment se passeront les prochaines confrontations sur CNews et BFMTV le 4 avril, et sur France 2 le 20 avril, avec onze protagonistes ? "Aura-t-on droit à deux nuits blanches?", se demande, pris de "panique", le correspondant à Paris du quotidien suisse Le Temps.
Si les chaînes veulent aborder tous les thèmes, sans se concentrer sur deux ou trois points majeurs, il y a de quoi craindre le pire. Mais que cela ne nous empêche pas de voter !
Et votez le 23 avril prochain ! #LeGrandDebat #DebatTF1 pic.twitter.com/9fueCvbaHb
— Aurore Bergé (@auroreberge) 20 mars 2017
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