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L'ancien président du Parlement européen Martin Schulz a été élu dimanche à la tête du SPD avec un score record de 100 % des voix. Il sera le candidat des sociaux-démocrates face à Angela Merkel pour les législatives de septembre.

Il incarne un nouveau souffle pour les sociaux-démocrates allemands. À 61 ans, Martin Schulz a été élu à la présidence du SPD, dimanche 19 mars, et ce à l'unanimité, du jamais-vu dans l'histoire du parti. Le dernier record pour un président remontait à 1948, avec 99,71 %.

Celui qui fut président du Parlement européen pendant cinq ans va tenter de détrôner Angela Merkel du pouvoir lors des élections du 24 septembre, à l'issue desquelles les sociaux-démocrates rêvent d'un binôme avec Emmanuel Macron en France. "À partir de maintenant, le combat commence pour devenir le premier parti du pays et conquérir la chancellerie", a lancé Martin Schulz lors d'un congrès à Berlin.

Martin Schulz est porté par les sondages depuis plusieurs semaines et donné aujourd'hui au coude-à-coude dans les intentions de vote avec la chancelière conservatrice au pouvoir depuis 2005, à environ 30 %. Et ce alors que le SPD accusait encore 15 points de retard sur le parti conservateur CDU en début d'année, malgré les critiques adressées à Angela Merkel et sa politique d'accueil des réfugiés.

"Le SPD est de retour ! Nous sommes de retour !", a-t-il lancé aux militants, avant d'être élu à l'unanimité des 605 délégués présents. "Nous voulons que le SPD soit la force politique la plus forte à l'issue des élections fédérales afin d'obtenir le mandat de rendre ce pays meilleur et plus juste et de donner au peuple de ce pays le respect qu'il mérite. Je veux, chers camarades, être le prochain chancelier allemand."

Un homme neuf

Il succède à la tête du SPD à Sigmar Gabriel, l'actuel chef de la diplomatie allemande, impopulaire et qui avait jeté l'éponge en début d'année.

Dans son discours, le nouveau chef du SPD, qui axe sa campagne sur la justice sociale, a renouvelé ses appels en faveur de l'éducation gratuite, de l'investissement dans les crèches et les écoles ou les programmes de   formation pour les chômeurs. Il s'est également prononcé pour la réduction de l'écart de salaires "intolérable" entre l'est et l'ouest de l'Allemagne.

L'ancien maire de Würselen, une petite ville proche de la frontière néerlandaise, a fait de sa carrière, quasi-exclusivement faite au Parlement européen et qui pouvait apparaître comme un handicap, un atout : il n'a pas à endosser la politique du gouvernement de coalition actuel, dont font partie les sociaux-démocrates, et apparaît comme un homme neuf. 

"Schulz est un visage nouveau sur le plan intérieur et sa candidature intervient à un moment où une forme de lassitude à l'égard de Merkel se répand", estime l'expert de la politique allemande Michael Spreng, dans le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Avec AFP et Reuters