Le gouvernement américain de Donald Trump a réussi à peser sur la gouvernance mondiale en faisant retirer du communiqué final du G20 Finances, samedi, les mentions du protectionnisme et de l'Accord de Paris.
La déclaration finale du premier G20 de l’ère Trump porte indiscutablement la marque du nouveau président américain. Le gouvernement américain de Donald Trump, aux positions climato-sceptiques et hostiles au libre-échange, a réussi à peser sur la gouvernance mondiale en faisant retirer du communiqué final du G20 Finances samedi 18 mars les mentions du protectionnisme et de l'Accord de Paris.
"Un désaccord entre un pays et tous les autres", a résumé le ministre français Michel Sapin lors d'une conférence de presse.
Négociations laborieuses
Sur le commerce mondial, "nous travaillons à renforcer la contribution du commerce à nos économies", écrivent sobrement les ministres des pays les plus puissants du monde réunis vendredi et samedi à Baden-Baden (ouest de l'Allemagne) pour des négociations laborieuses sur ces deux points.
La traditionnelle condamnation du protectionnisme que le G20 reprenait comme en antienne a donc disparu du texte de cinq pages. Selon plusieurs sources, les États-Unis s'y opposaient, compte tenu des positions hostiles au libre-échange de Donald Trump.
De même, aucune mention de l'Accord de Paris sur le changement climatique, quelques jours après la présentation par l'administration américaine d'un projet de budget qui sabre les fonds alloués à la lutte contre le réchauffement et alors que Donald Trump a multiplié les sorties hostiles à la lutte contre le changement climatique.
Rendez-vous en juillet
"Je regrette (...) que nos discussions aujourd'hui n'aient pas pu aboutir de manière satisfaisante sur deux priorités absolument essentielles dans notre monde actuel et sur lesquelles la France souhaite que le G20 continue à agir fermement et de manière concertée", a réagi Michel Sapin.
Il a toutefois estimé que ces absences ne traduisaient pas un recul ou une inflexion de la gouvernance mondiale.
La formule choisie sur le commerce mondiale signifie : "Nous ne sommes pas d'accord avec les États-Unis", a-t-il commenté.
Face à l'impasse des ministres des Finances sur le commerce et le climat, la responsabilité de trouver une solution, ou d'entériner une rupture, risque de revenir aux chefs d'État et de gouvernement qui doivent se réunir en juillet à Hambourg.
"La lutte contre le changement climatique nécessite la mobilisation de l'ensemble des pays du G20, y compris dans son volet financement. Je suis convaincu que les chefs d'État et de gouvernement réaffirmeront en juillet l'engagement plein et entier de la communauté internationale envers l'Accord de Paris", a déclaré Michel Sapin.
Avec AFP