Si le Canada arrive en tête des classements internationaux pour sa qualité de vie, la réalité des peuples autochtones, dits aussi Premières Nations, est souvent comparée à celle des pays les moins avancés de la planète.
Pauvreté, chômage, violence endémique, taux de suicide record… Encore aujourd'hui, les peuples amérindiens du Canada, aussi appelés Premières nations, paient cher la colonisation brutale dont ils sont été victimes durant des siècles. Un traitement récemment qualifié de "génocide culturel" par la Cour suprême du pays.
Depuis quelques années cependant, de nombreux autochtones s’organisent, bien décidés à améliorer leur condition à travers des initiatives concrètes. Issu de cette mobilisation sans précédent, un vent nouveau semble souffler jusqu'aux oreilles du Premier ministre.
Entre enthousiasme et scepticisme
"Il est temps que l'on prenne au sérieux nos responsabilités par rapport aux peuples autochtones", a ainsi clamé Justin Trudeau en février 2016. Depuis son élection, le jeune Premier ministre s’est engagé à investir six milliards d’euros dans les communautés sur les cinq prochaines années. Un engagement historique, accueilli avec enthousiasme, mais aussi scepticisme. Car si sur le terrain, l’urgence est réelle, la méfiance des autochtones reste de mise face à des autorités qui les ont si souvent trahis.
De Winnipeg, capitale du Manitoba, à Cross-Lake, réserve reculée du nord de la province, notre reporter s’est rendu à la rencontre des Premières nations du Canada.