
Au menu de cette revue de presse française, mardi 7 mars, le nouveau départ de la campagne pour la présidentielle à droite, où François Fillon semble venu à bout de ses opposants. La colère des fonctionnaires qui manifestent aujourd’hui. Et des réfugiés invités à fabriquer Libération.
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A la Une de la presse française, ce matin, le nouveau départ de la campagne présidentielle à droite. Après le retrait définitif d’Alain Juppé, le comité politique des Républicains a renouvelé hier soir à l’unanimité sa confiance à François Fillon.
«Fillon impose sa candidature à droite», annonce le Figaro, qui a visiblement très envie de passer à autre chose. Le journal, soulagé de ce «q u’un peu de bon sens revienne enfin à droite», presse maintenant les dirigeants des Républicains de se lancer enfin pour de bon dans la campagne, «et vite!». «Privée de «plan B», dépourvue de «plan C», il se pourrait (restons prudent !) que l’opposition finisse par accepter logiquement le «plan A» qui, à côté d’un certain nombre d’inconvénients, présente l’immense mérite d’exister», se félicite le Figaro. «Encore un effort et l’on en aura fini avec la folle sarabande des tweets ravageurs, des posts assassins, des stratégies hiéroglyphiques et des communiqués byzantins». Retour au «plan A», donc. «Il les a eus», ironise le Parisien. «Seul, ou presque, contre les cadres de son parti, résume le journal, l’ex-Premier ministre a finalement arraché leur soutien». Le Parisien évoque une «victoire à l’usure», un «clap de fin», qui serait venu mettre un terme au «psychodrame de la droite». Alors, fin de l’histoire? Attendez un peu. Et si «le vrai plan B» n’était pas Alain Juppé mais François Baroin? D’après le Parisien, le maire de Troyes aurait beaucoup œuvré, en coulisses, pour se poser en alternative à et aurait quasiment réussi à transformer l’essai, hier. Et s’il ne sera pas, finalement, candidat, il devrait, selon les infos du Parisien, former un «ticket» avec François Fillon – pour tenter de rallier les centristes et apaiser les sarkozystes.
Si François Fillon a réussi à sauver sa candidature, son camp, en revanche, est «en mille morceaux», d’après l’Opinion. «La crise que vit depuis six semaines la droite française, les haines humaines qui s’en dégagent, les déchirures idéologiques qui apparaissent viennent de loin», écrit le journal, qui estime qu’Alain Juppé les a d’ailleurs «cruellement exposées» dans sa déclaration d’hier. «Celle- ci avait tout d’un éloge funèbre pour sa famille», poursuit le journal, qui relève les «mots très durs du maire de Bordeaux pour François Fillon, dont il a dénoncé «l’obstination. Quant aux autres ténors du parti, ils «ne savent plus très bien sur quel pied danser», d’après le Figaro, qui rappelle que les défections se sont multipliées dans l’équipe de François Fillon, comme dans le parti, certains ayant même beaucoup varié, ces dernières semaines, comme Valérie Pécresse, qui après avoir soutenu Alain Juppé, a rallié François Fillon, avant d’émettre des doutes, puis d’annoncer, finalement, son soutien inconditionnel… à François Fillon.
Sa candidature apparaît toutefois fragilisée. D’après la Croix, ses affaires judiciaires ont «affaibli sa capacité à contenir la capacité du Front national». «Le récit complotiste lié à l’affaire Fillon, son climat anti-juges et anti-médias laisseront des traces dans l’opinion qui profiteront à Marine Le Pen», prévient le politologue Jérôme Sainte-Marie, tandis qu’un «macroniste de droite», assure que «les ralliements du camp Juppé à En marche!, qui s’étaient arrêtés tant que l’espoir de sa candidature avait refait surface, vont reprendre, car sur le fond, les projets de Juppé et Macron ne sont pas très éloignés». François Fillon pourrait, en revanche, parvenir à ramener dans le giron de la droite républicaine une partie de l’électorat qui l’avait désertée, grâce à sa «ligne dure sur l’identité, l’immigration et la sécurité».
Le candidat promet aussi de diminuer de 500 000 le nombre de fonctionnaires, s’il est élu. La proposition alarme leurs syndicats, dont quatre ont appelé aujourd’hui à une mobilisation pour défendre «le service public» - un service public auquel les Français sont «très attachés», rappelle la Croix, qui revient notamment sur le manque de moyens de la justice – «le monde judiciaire, se dit proche du point de rupture, tant les moyens manquent , rapporte le journal, auquel des magistrats ont raconté leur quotidien, comme cette juge pour enfants, qui dit traiter 480 dossiers, et se désole de devoir «en permanence arbitrer entre les affaires», comme lorsqu’elle doit mettre «en bas de la pile un dossier de déscolarisation préoccupante, parce qu’elle doit d’abord gérer tous les cas de maltraitance». En tête des manifestations d’aujourd’hui, les personnels hospitaliers, eux, entendent dénoncer leurs «cadences infernales», d’après l’Humanité.
Un mot, pour terminer, de Libération, qui a ouvert ses colonnes aux réfugiés, invités à commenter l’actu du jour. «La France vue par ceux qui, d’habitude, n’ont pas la parole», promet le journal, auquel le dessinateur tchadien Adjim Danngar, qui signe le dessin en une, a également contribué avec un article sur la vie des athlètes féminines - article qu’il cosigne avec une étudiante russe, Inna Omarova. A la veille de la journée de la femme, ils ont recueilli les avis de 22 personnes pour connaître la perception du grand public sur les femmes qui pratiquent des sports dits virils, le catch, l’haltérophilie, la boxe… Petit florilège: «ses cheveux sont courts», «elle n’a pas d’enfants», «elle est bisexuelle ». Ma préférée, je crois: «Elle est poilue».
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