
Réunis à L'Aquila, en Italie, les dirigeants des plus grandes puissances de la planète se sont donnés pour mission d'évoquer ensemble la crise économique, le réchauffement climatique et la prolifération nucléaire.
Le sauvetage de l'économie et du climat de la planète, ainsi que le nucléaire iranien, seront parmi les thèmes principaux du sommet du G8, qui débute ce mercredi à L'Aquila, ville du centre de l'Italie dévastée par un séisme qui a coûté la vie à près de 300 personnes en avril dernier.
Initialement prévu en Sardaigne, le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a préféré déplacer le sommet à L’Aquila pour, officiellement, récolter des fonds destinés à la reconstruction de la ville.
Mais pour Philippe Ryfman, professeur à l’université de Paris I-Sorbonne, spécialiste en droit humanitaire, il s’agit davantage d’un symbole. "L’État italien a les moyens de gérer cette catastrophe, il l’a montré. Il y a eu un très fort mouvement de solidarité de la société civile en Italie, donc les fonds ne manquent pas vraiment, commente-t-il sur FRANCE 24. Il y a un choix politique évident, et donc une certaine instrumentalisation de la catastrophe."
Hu Jintao fait faux bond
Le président chinois, Hu Jintao, en visite en Italie afin de participer au sommet, a préféré regagner son pays en raison des émeutes ethniques qui secouent actuellement la région du Xinjiang. Selon l’agence de presse Xinhua, c’est le conseiller d’Etat Dai Bingguo qui représentera la Chine lors du sommet.
"La situation est jugée très grave à Pékin et le message est clair : Hu Jintao et le gouvernement central chinois veulent reprendre cette situation en main", explique Joris Zylberman, correspondant de FRANCE 24 à Pékin.
Le G8 réunit l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon et la Russie. La Chine, l'Egypte, l'Algérie, l'Angola, l'Ethiopie, la Libye, le Nigeria et le Sénégal ont également été invités.
Jeudi et vendredi, le sommet s'élargira à l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Inde, le Mexique, l'Australie, l'Indonésie et la Corée du Sud. Des pays invités à se pencher notamment sur la lutte contre le réchauffement climatique. Le G8, responsable de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, doit endosser collectivement l'objectif limitant le réchauffement global à seulement 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux enregistrés avant l’ère industrielle.
En outre, les dirigeants vont faire le point sur les efforts à fournir pour relancer l'économie et considérer les nouvelles mesures susceptibles de relancer la croissance et le marché de l’emploi.
Côté objectif, le président français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, souhaitent la définition d'une "fourchette de prix" du pétrole "compatible avec les fondamentaux" de l'économie.
Le chef du gouvernement italien a, quant à lui, confirmé que le G8 lancerait une initiative contre la faim dans le monde d'un montant de "10 à 15 milliards" de dollars.
Sur l'Iran, les dirigeants du G8 devraient s’inscrire dans la lignée de ce que leurs ministres des Affaires étrangères ont récemment déclaré. Réunis à Trieste à la fin juin, ces derniers avaient demandé à Téhéran de "régler la crise rapidement, à travers un dialogue démocratique et des moyens pacifiques".
Les altermondialistes tenus à l’écart
Le sommet du G8 est également un grand rendez-vous pour tous les mouvements anticapitalistes et altermondialistes de la planète. Si le dispositif de sécurité reste très important à L’Aquila, le risque d’affrontements avec des manifestants est jugé faible.
"L’idée de Silvio Berlusconi était de donner moins d’opportunités aux altermondialistes en organisant le G8 ici, explique á, envoyé spécial de FRANCE 24 à l’Aquila. On s’attend plutôt à des actions ‘flash’ à Rome."