
On avait appris son retour en janvier dernier, lors du CES de Las Vegas. Le voile a enfin été levé, samedi au MWC, sur celui qui va tenter de ressusciter le clavier AZERTY physique : voici tout ce qu'il faut savoir sur le BlackBerry KEYone.
Rarement un téléphone, à l’exception peut-être de l’iPhone d’Apple, aura réussi à générer un tel attachement chez sa masse d’utilisateurs. Au point qu’au moment de sa disparition, même progressive, au début des années 2010, le BlackBerry et son légendaire clavier à touches a laissé une partie de ses adeptes en plein désarroi.
Annoncé début janvier lors du CES de Las Vegas, le retour du BlackBerry à touches n’était plus un secret pour personne. Mais depuis samedi 25 février, premier jour dédié aux conférences de presse du Mobile World Congress de Barcelone, on sait exactement à quoi il ressemble.
Désormais conçu et fabriqué par le géant TCL Communications Technology (TCT), qui a acheté le droit de construire et de vendre des smartphones sous la marque BlackBerry, le KEYone, auquel on avait jusqu’ici donné le nom de code "Mercury", signe l’un des meilleurs mariages entre BlackBerry et Android. Bien sûr, on en avait dit de même au moment de la sortie du BlackBerry Priv. Mais le KEYone se veut plus abouti, et surtout, moins cher : il sera vendu dans quelques mois 549 dollars (600 euros), là où le Priv affichait un prix de lancement de 699 dollars (il en vaut 499 aujourd’hui).
Ce qu’on aime
D’abord, son design : avec son joli châssis en aluminium et son dos antidérapant, il signe un joli hommage aux téléphones BlackBerry de la belle époque, comme le BlackBerry Passeport par exemple. Son écran 3:2, s’il est surprenant, n’en reste pas moins plutôt élégant et laisse donc la place à un fameux clavier AZERTY muni d’un trackpad, qui permet de ne pas rebasculer sur l’écran tactile lorsqu’on l’on est en train de taper quelque chose.
On peut par exemple programmer le lancement d’Instagram par un appui long sur la touche "i"
Ce clavier justement, est "vraiment bon", nous dit Raymond Wong, envoyé spécial de Mashable au MWC. "Pour moi, le meilleur clavier physique restera toujours celui du Blackberry Bold mais celui-là a de vraies qualités", écrit-il. Son trackpad semble très réactif, et chacune de 52 touches est personnalisable. Il est donc possible, par exemple, de programmer le lancement d’Instagram par un appui long sur la touche "i", ou un emoji "cœur" sur la touche "c". Quant au lecteur d’empreinte digitale, il ne pouvait pas être mieux placé : caché sous la barre d’espace, on ne perd aucun espace sur le clavier.
Enfin, ce KEYone est livré sous Android 7.1 Nougat, la dernière version majeure d’Android. Et même s'il ne tourne qu'avec un Snapdragon 625 (8 cœurs ARM Cortex-A53 et une puce graphique Adreno 506), la navigation reste très fluide, d'après notre confrère.
Ce qu’on aime moins
Son affichage, qui ne casse pas des briques : son écran de 4,5 pouces IPS LCD est défini en 1 620 x 1 080. Peut mieux faire. Mais le majeur problème relevé par notre journaliste est incontestablement la batterie, trop lourde : 3505 mAh, qui promet une autonomie d’une journée entière. Celle-ci est compatible avec un mode de charge rapide via un connecteur USB Type-C (50 % de la batterie se rechargerait en 36 minutes).
Ce qui risque de poser problème
À l’heure où les claviers tactiles sont largement entrés dans les mœurs et sont, surtout, de plus en plus efficaces, il est difficile d’imaginer qu’un tel retour en arrière va être plébiscité par le grand public. D’autant que BlackBerry revient de loin, avec ses parts de marché proches de zéro pour le quatrième trimestre 2016, selon les derniers chiffres de Gartner.
Autre obstacle : considéré autrefois comme le Saint Graal de la sécurité, BlackBerry est de ce point de vue là aussi devenu l’ombre de lui-même. Pas sûr donc que les hommes et femmes d’affaires, cible favorite de la marque, se tournent vers un KEYone pour garantir la sécurité de leurs données personnelles.
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