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Le Maroc annonce son retrait d'une zone contestée au Sahara occidental

Le Maroc a annoncé, dimanche, son retrait de Guergerat, située dans le sud-ouest du Sahara occidental. Cette localité, zone tampon contestée, est le théâtre de vives tensions avec les indépendantistes du Front Polisario.

Le Maroc a annoncé, dimanche 26 février, son retrait "unilatéral" de Guerguerat, zone tampon de l'ONU dans le sud-ouest du Sahara occidental. Disant vouloir lutter "contre la contrebande", le royaume y avait entamé mi-août 2016 la construction d'une route goudronnée d’environ 4 km vers la Mauritanie, au-delà de son mur de défense, une barrière de sable, qui marque la frontière du Sahara occidental sous contrôle marocain.

Les indépendantistes du Front Polisario ont depuis lors multiplié les incursions dans cette zone située sur la côte Atlantique, les médias proches de ce mouvement faisant état en décembre 2016 de patrouilles de ses combattants et d'installation d'une "base d'appui". Les travaux des pelleteuses ont été interrompus, selon les médias marocains, et seule une partie de la route contestée a été asphaltée. Dans un communiqué, les indépendantistes du Polisario ont estimé que le retrait marocain de Guerguerat était "de la poudre aux yeux".

"La décision marocaine de faire reculer, de quelques centaines de mètres, ses troupes près de Guerguerat est de la poudre aux yeux et cache mal le mépris de Rabat pour la légalité internationale [...], souligne le communiqué du Polisario. La situation actuelle et tout ce qui peut en découler est de la seule responsabilité du Maroc qui empêche la mise en application du plan de règlement [de l'ONU]" ajoute le Polisario.

Intervention de l'ONU

L'annonce du retrait de Guerguerat, "sur instruction" du roi Mohammed VI, intervient après une demande en ce sens du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, explique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le monarque s’est entretenu au téléphone avec ce dernier vendredi pour "attirer son attention sur la situation grave" dans cette zone, appelant les Nations unies à "des mesures urgentes" pour y mettre fin. Le lendemain, le Secrétaire général a publié une déclaration appelant toutes les parties à "retirer sans condition tous les éléments armés de la zone tampon dès que possible".

Les combattants du Polisario, qui auraient construit des positions en dur pour faire face aux troupes marocaines dans la zone tampon, n’ont pas annoncé leur retrait. Dans un communiqué publié dimanche, ils affirment partager les "préocupations" d’Antonio Guterres, mais décrivent la décision de Mohammed VI comme de "la poudre aux yeux qui cache mal le mépris de Rabat pour la légalité internationale".

Avec AFP