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L'armée irakienne continue d'avancer face à l'EI à Mossoul et s'est emparée lundi d'un pont sur le fleuve Tigre, dans le but d'opérer la jonction avec les troupes positionnées à l'est de la ville et d'établir une ligne de ravitaillement.

Les forces gouvernementales irakiennes continuent de progresser face aux jihadistes du groupe État islamique (EI) dans l’ouest de Mossoul. Lundi 26 février, elles ont atteint un pont détruit sur le fleuve Tigre, au sud de la ville. Les troupes "contrôlent désormais l'accès à l'ouest du pont", a indiqué à l'AFP le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement. La mise en place d’un pont flottant doit leur permettre d'opérer la jonction avec les troupes qui se sont emparées de la partie orientale de la deuxième ville d’Irak, dernier grand bastion des extrémistes dans le pays.

Il est actuellement impossible de traverser le fleuve, qui coupe la ville en deux, ses cinq ponts ayant été endommagés par des bombardements depuis le 17 octobre et le début de l'offensive pour la reprise de la totalité de Mossoul, tombée aux mains des jihadistes en juin 2014. "Les unités du génie vont être en mesure d'établir un pont pour nous permettre de faire traverser du matériel et des munitions", a expliqué à l'AFP le colonel Falah al-Wabdan, des Forces de réaction rapide du ministère de l'Intérieur. Le secteur conquis est fortement miné et quelque 44 jihadistes ont ainsi été tués dimanche, selon lui.

Depuis le 19 février et le lancement de l'opération pour reconquérir l'ouest de Mossoul, les troupes irakiennes ont avancé relativement rapidement à partir du sud-ouest en reprenant l'aéroport désaffecté et une base adjacente, avant d'entrer dans la ville. Elles sont désormais déployées dans les quartiers de Jawsaq et de Al-Maamun, repris en grande partie aux jihadistes, et ne sont plus qu'à 2 km de la vieille ville de Mossoul, dans laquelle se trouve la mosquée où le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, a proclamé le "califat" en 2014. Mais la résistance des jihadistes se renforce à l'approche des quartiers densément peuplés du centre.

Il resterait quelque 2 000 jihadistes à Mossoul-Ouest, selon des estimations américaines. Ces combattants, dont des étrangers, recourent à leurs tactiques habituelles de guérilla, comme les tireurs embusqués, les explosions d'engins piégés et les attentats-suicides. Ils utiliseraient aussi les habitants comme boucliers humains.

Ces derniers jours, quelques centaines de civils ont fui au fur et à mesure de la progression des troupes irakiennes pour se réfugier à l'extérieur de la ville ou dans les zones déjà reprises de l'est. "Alors que la bataille de Mossoul-Ouest entre dans sa deuxième semaine, nous sommes extrêmement inquiets pour les quelque 800 000 personnes piégées dans les conditions les plus précaires", a déclaré à l'AFP Karl Schembri, porte-parole du Norwegian Refugee Council.

Avec Reuters et AFP