
Au cours d'une émission de plus de cinq heures, le candidat de La France insoumise a détaillé son programme de relance, qui s'appuie sur un "choc d'investissement" et une "révolution fiscale".
"On nous demande toujours : 'Combien ça coûte ?' Nous allons le dire", a annoncé Jean-Luc Mélenchon en ouverture, dimanche 19 février, d'une longue émission diffusée sur sa chaîne YouTube.
"Choc d'investissement", "révolution fiscale", relance budgétaire : le candidat de La France insoumise a présenté et chiffré son plan économique pour 2017-2022, qui repose sur un ensemble "vertueux" de croissance, d'emploi et même de baisse de la dette.
Pour tourner résolument le dos à l'austérité libérale, Jean-Luc Mélenchon prévoit un plan de relance keynésien, reposant sur un "choc d'investissement" de 100 milliards d'euros, financé par l'emprunt. Bénéficieront de ces investissements "l'urgence sociale" (45 milliards, dont 18 pour le logement), "l'urgence écologique" (50 milliards, dont 25 pour le développement des énergies renouvelables, très pourvoyeuses d'emplois) et les services publics (7 milliards).
Baisse de l'impôt sur les sociétés
Il s'agit "d'injecter une masse suffisante qui remette en route l'activité", a expliqué Jean-Luc Mélenchon, c'est-à-dire de choisir des projets pourvoyeurs d'emplois, afin d'obtenir l'effet multiplicateur de l'investissement escompté. Le candidat a néanmoins reconnu que ce choc d'investissement ne se ferait pas sans obstacle : "On ne dépense pas 100 milliards en un claquement de doigt", a-t-il expliqué, rappelant que tout investissement devait nourrir un projet établi et solide. "Pour nous, le plus difficile sera de gérer le délai", a-t-il précisé.
Parallèlement, le programme prévoit une augmentation de la dépense publique (173 milliards d'euros sur le quinquennat) pour financer en particulier l'augmentation des salaires et la réduction du chômage, par le biais par exemple de la sécurité sociale intégrale, en vertu de laquelle un chômeur en fin de droits pourra se retourner vers l'État pour que ce dernier lui fournisse un emploi.
Une "révolution fiscale" prévoit par ailleurs une baisse de l'impôt sur les sociétés à 25 %, la progressivité de la CSG et un taux marginal de 90 % sur la dernière tranche de l'impôt sur le revenu au-delà de 400 000 euros par an.
Grâce à la relance qui permettra, selon les calculs des experts de La France insoumise, 190 milliards de recettes supplémentaires, Jean-Luc Mélenchon annonce des taux de croissance très flatteurs pour son quinquennat (autour de 2 % dès 2018), un taux de chômage réduit à 6 %, contre 10 % actuellement, et une envolée de l'inflation, au-delà de 4 % à la fin du quinquennat, ce qui mécaniquement augmente les recettes de l'État.
Ces prévisions ne correspondent à aucune de celles publiées par les organismes internationaux, français ou celles du gouvernement actuel. Mais, justifie l'équipe de La France insoumise, elles seront possibles grâce à l'"efficacité" du programme.
Avec AFP