À deux jours de l’ouverture du sommet du G8 en Italie, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont affirmé leurs convergences de vue sur les dossiers de la crise financière et du climat.
La France et le Royaume-Uni ont fait part ce lundi à Evian, lors du sommet bilatéral annuel, de leurs convergences de vue sur les principaux dossiers qui vont être évoqués au sommet du G8 qui s’ouvre mercredi en Italie.
Protection de l’environnement, moralisation de la vie financière, relance de l’activité économique, réforme des grandes institutions internationales : sur tous ces sujets, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown, ont tenu à parler d’une voix commune. "Nous pensons que l’année 2009 est décisive sur le plan de la régulation, de la gouvernance mondiale et du réchauffement climatique ", a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy, pour qui "il faut que les ambitions du G8 […] soient grandes".
"Accélérer le rythme de croissance"
Affirmant leur volonté de "travailler main dans la main pour pousser au changement", Nicolas Sarkozy et Gordon Brown ont insisté sur le rôle moteur qu’ils ont l’intention de jouer pour sortir de la crise économique. "Nous sommes partisan d’une initiative plus forte au niveau mondial pour accélérer le rythme de croissance", a déclaré Nicolas Sarkozy, qui souhaite que le sommet du G20, en septembre, à Pittsburg, aux Etats-Unis, soit aussi ambitieux que celui de Londres. "Nous ne pouvons pas nous permettre plusieurs années de croissance atone. Il faut pousser les pays qui le peuvent à faire davantage."
Gordon Brown a fait preuve du même engagement sur les mesures à prendre pour éviter de retomber dans les travers qui ont précédé la récession. "Nous demandons aujourd'hui qu'une date-butoir soit fixée en mars 2010 pour l'instauration de sanctions contre les paradis fiscaux, des sanctions qui pourraient inclure une révision des politiques d'investissement, l'instauration de taxes sur des fonds basés dans des paradis fiscaux ou le retrait de l'aide", a-t-il lancé.
Sur le dossier du climat, Nicolas Sarkozy a affirmé que Paris et Londres "se battraient" pour que le G8 de L'Aquila fixe des "objectifs à moyen terme". Il faut "fixer des objectifs à moyen terme pour en assurer la crédibilité", a-t-il poursuivi.
La pomme de discorde de l’A400 M
Nicolas Sarkozy a par ailleurs profité de l’occasion pour apporter son soutien à Londres dans le dossier iranien. "Nous sommes totalement solidaires de nos amis britanniques vis-à-vis des dirigeants iraniens [qui accusent la Grande-Bretagne d’être derrière les troubles de ces dernières semaines, ndlr]. Le peuple iranien mérite mieux que les dirigeants qu’il a aujourd'hui", a-t-il dit. De son côté, Gordon Brown a lancé un avertissement aux autorités iraniennes, qui détiennent encore l’un des neuf employés iraniens de l’ambassade britannique à Téhéran : "Si cette action se poursuit et que nous sommes obligés d'agir, nous agirons ensemble avec nos partenaires européens […]. Les expulsions de diplomates et la détention d'employés d'ambassade est inacceptable et injustifiée."
Seul hic dans ce concert d’amabilités : la construction de l’avion de transport militaire européen A400 M, qui a pris un important retard. Alors que Paris continue de soutenir le projet à bout de bras, Londres se montre de plus en plus réticent. "Nous voulons aller de l’avant. Nous aurons des discussions plus détaillées [avec le président Sarkozy, ndlr] », a éludé Gordon Brown à ce propos.
La rencontre entre le président français et le Premier ministre britannique s’inscrit dans le cadre du sommet du G8 qui s’ouvre mercredi à L’Aquila, la ville italienne des Abruzzes ravagée par un séisme, le 6 avril, au cours duquel 299 personnes ont trouvé la mort.