
Cibles d'attaques informatiques et de ce qu'ils qualifient de "propagande" des médias d'État russes, Emmanuel Macron et ses proches soupçonnent Moscou d'"ingérence", ce que le Kremlin a démenti mardi.
Le porte-parole d’Emmanuel Macron a accusé mardi 14 février la Russie de pousser ses pions dans la présidentielle française. "Le Kremlin a choisi ses candidats, François Fillon et Marine Le Pen [tous deux partisans d’un rapprochement avec Moscou], pour une raison très simple : ils ne souhaitent pas une Europe puissante, ils veulent une Europe faible et donc (...) ils font la promotion de ces deux candidatures sur des médias d'État", a affirmé Benjamin Griveaux sur iTELE.
Dans son viseur, l'agence de presse Sputnik, et surtout la chaîne de télévision Russia Today (RT), qui renforce actuellement son service en français : "Deux sites financés à 100 % par le Kremlin et qui, objectivement, font une campagne de dénigrement de la candidature d'Emmanuel Macron", selon le porte-parole. Très présents sur Internet, ces médias d'État russes destinés aux opinions publiques étrangères avaient déjà été accusés d'avoir pilonné la démocrate Hillary Clinton au profit de son rival républicain Donald Trump, lui aussi partisan d'un rapprochement avec Moscou.
L'équipe d’Emmanuel Macron, candidat bien placé à en croire les sondages pour l'emporter à la présidentielle le 7 mai, s'interroge aussi sur de nombreuses attaques informatiques contre le site de campagne. Mardi matin, une nouvelle attaque a paralysé les serveurs pendant une dizaine de minutes. "La moitié des attaques, et on en a à peu près quelques centaines par jour, provient d'Ukraine, dont on sait les liens qu'elle a évidemment avec les hackers et les personnes responsables de cyberattaques présentes en Russie", a accusé Benjamin Griveaux.
Démenti de Moscou
Comme RT et Sputnik, le Kremlin a dénoncé mardi ces accusations "absurdes" d'ingérence. "Nous n'avons pas et nous n'avons jamais eu l'intention de gêner les affaires intérieures d'un pays, encore moins son processus électoral", a déclaré aux journalistes son porte-parole, Dmitri Peskov. Selon lui, "Moscou n'a jamais fait cela officiellement et ne le fera pas à l'avenir".
Avec AFP