
L'affaire Petrobras n'a pas encore livré tous ses secrets. Le groupe de BTP brésilien Odebrecht, en lien avec le géant pétrolier, est accusé d'avoir versé près d'un demi-milliard de dollars de pots-de-vin pour remporter des appels d'offre.
Un vaste scandale de corruption secoue l’Amérique latine. Son épicentre se situe au Brésil et, sans surprise, le séisme est lié à la tentaculaire affaire Petrobras. Le groupe de BTP brésilien Odebrecht est accusé d’avoir distribué des pots-de-vin dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Afrique pour remporter des appels d'offre de Petrobras. Parmi ses anciens cadres, 77 sont passés aux aveux, dévoilant les coulisses d’une colossale entreprise de corruption.
Une enquête du département américain de la Justice estimait en décembre 2016, rapporte Le Monde, que l’ampleur de la manœuvre se chiffrait à 439 millions de dollars (410 millions d’euros) de pots-de-vin dans 11 pays étrangers, grâce auxquels le groupe aurait obtenu des contrats à hauteur de 1,4 milliard de dollars. Odebrecht est à l’origine de 2 000 chantiers dans 30 pays.
Dernier rebondissement en date : la justice colombienne a annoncé mardi 7 février l’ouverture d’une enquête sur un possible financement illégal, indirectement lié à Odebrecht, de la campagne électorale en 2014 du président Juan Manuel Santos. L'ex-sénateur Otto Bula, arrêté mi-janvier et soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin d'Odebrecht en échange d'un contrat public, est soupçonné d’avoir versé un million de dollars pour la réélection du président Santos.
Colombie, Pérou, Argentine...
Dès mardi soir, le gouvernement colombien a nié ces accusations : "il n'y a, ni ne peut y avoir de preuve de réunions, et encore moins de contributions à la campagne, d'un personnage aussi obscur" qu’Otto Bula, a assuré le secrétaire à la Transparence de la présidence, Camilo Enciso, dans une déclaration depuis le palais présidentiel.
Ce volet colombien de l’affaire est loin d’être le seul. Samedi 4 février, c’était au Pérou de ressentir les soubresauts de ce scandale. Des procureurs péruviens s'apprêtaient alors à demander l'arrestation de l'ancien président Alejandro Toledo, après avoir découvert des éléments qui l'impliqueraient dans une affaire de pots-de-vin distribués par Odebrecht alors qu’Alejandro Toledo était au pouvoir.
Mardi, le Monde faisait aussi état de ramifications touchant l’Argentine, le Mexique, la République dominicaine, le Panama, Cuba, le Venezuela, l’Angola et le Mozambique.
Avec AFP et Reuters