logo

Conformément au décret signé par Donald Trump, l'armée américaine s'apprête à autoriser l'achèvement du controversé oléoduc dans le Dakota du Nord. La tribu sioux et les écologistes opposés au projet promettent de mener une "résistance massive".

L'armée américaine s’apprête à délivrer le dernier permis requis pour achever le tracé de l’oléoduc très controversé dans le Dakota du Nord après la signature par Donald Trump d'un décret ordonnant la réalisation du projet malgré l'opposition d'une tribu sioux et des écologistes.

Le Corps des ingénieurs de l'armée, qui a autorité en la matière, a indiqué, mardi 7 février, qu'il allait autoriser le percement de la dernière section du Dakota Access Pipeline sous le Lake Oahe, un vaste lac créé par un barrage sur le Missouri. L'oléoduc pourrait ainsi être opérationnel dès le mois de juin prochain.

Le projet, d'un coût estimé à 3,8 milliards de dollars, a été lancé en 2014 par la société texane Energy Transfer Partners pour relier les champs pétrolifères du Dakota du Nord, près de la frontière canadienne, aux réservoirs de stockage de l'Illinois, à 1 885 km au sud-est. Mais son tracé suscite depuis le début la controverse et l'administration Obama a retardé à deux reprises la délivrance d'un permis pour pouvoir consulter les tribus amérindiennes, qui disent craindre une contamination de leurs sources d'eau potable et dénoncent la violation de terres sacrées.

"Résistance massive"

Des milliers de personnes ont campé l'an dernier sur le site pour empêcher l'avancée des travaux. En décembre, l'armée avait donné gain de cause aux Sioux et aux défenseurs de l'environnement en jugeant nécessaire d'étudier des tracés alternatifs à celui qui prévoyait de faire passer l'oléoduc sous le lac Oahe.

Dans son communiqué, l'armée revient sur ses conclusions du mois de décembre et indique que le permis pourrait être délivré d'ici un jour, en expliquant qu'elle dispose de suffisamment de données environnementales pour ne pas avoir à solliciter une nouvelle étude d'impact.

La tribu sioux qui conteste le tracé a, de son côté, appelé les opposants au projet à manifester le 10 mars à Washington, plutôt que dans le Dakota du Nord. "En tant qu'Amérindiens, on nous met une nouvelle fois à terre mais nous nous relèverons", a promis la tribu dans un communiqué. Tom Goldtooth, directeur de l'une des associations à l'origine de la mobilisation de l'an dernier, a promis de son côté une "résistance massive, bien supérieure à ce à quoi Donald Trump a été confronté jusqu'à présent".

Avec Reuters