Alors que Le Monde publie de nouveaux éléments mettant à mal la défense de François Fillon, le candidat à l'élection présidentielle a prévu de s'exprimer, lundi après-midi, lors d'une conférence de presse à son QG de campagne.
L’heure de la contre-attaque a sonné. Dans la tourmente depuis les révélations sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, François Fillon tiendra une conférence de presse à 16 h 00 à son QG de campagne à Paris, a fait savoir, lundi 6 février, son équipe.
"M. Fillon souhaite s'exprimer devant les Français", a précisé l’entourage du candidat à l’AFP, sans donner d'autres détails, alors que le candidat de la droite à la présidentielle est décrié jusque dans son propre camp et en chute dans les sondages, à moins de trois mois de l'élection.
Mais alors que le candidat à l’élection présidentielle compte sur cette conférence de presse pour reprendre la main, Le Monde publie de nouveaux éléments mettant à mal sa défense. Selon le journal du soir, les enquêteurs suspecteraient un éventuel trafic d’influence lié à l’attribution de la dignité de grand-croix dans l’ordre national de la Légion d’honneur à Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de La Revue des deux mondes qui employa Penelope Fillon de mai 2012 à décembre 2013.
"La rémunération a été fixée d’un commun accord mais à mon initiative"
Au sujet de Charles et Marie Fillon, tous deux embauchés comme assistants parlementaires de leur père lorsque celui-ci était sénateur de la Sarthe entre septembre 2005 et juin 2007, Le Monde révèle également que François Fillon a indiqué aux enquêteurs que son fils Charles avait en réalité travaillé à l’élaboration du programme du candidat Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007 et que sa fille Marie l’avait aidé à rédiger son livre, "La France peut supporter la vérité", paru en octobre 2006.
Par ailleurs, toujours selon Le Monde, François Fillon aurait expliqué aux enquêteurs avoir lui-même demandé à son successeur à l’Assemblée nationale, Marc Joulaud, que son épouse soit embauchée. "J’ai souhaité que ma femme l’accompagne car je voulais garder la main sur la circonscription. […] La rémunération a été fixée d’un commun accord mais à mon initiative", aurait déclaré l’ancien Premier ministre lors de son audition.
En attendant la conférence de presse du candidat Les Républicains à l’Élysée, une partie de la droite continue de rechercher un éventuel plan B. Le député sarkozyste Georges Fenech (LR) regrette que François Fillon soit "dans une forme de bunker", "entouré par ses affidés". Il a annoncé qu'il publierait dans l'après-midi "une liste de parlementaires" appelant à "un sursaut".
D’autres évoquent une possible candidature d'Alain Juppé. Ce dernier a toutefois réfuté une troisième fois, lundi matin, cette hypothèse.
Avec AFP