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Les manifestations continuent en Roumanie malgré le retrait du décret sur la corruption

Quelque 500 000 Roumains ont manifesté à travers le pays dimanche soir, malgré le retrait par le gouvernement du décret assouplissant la législation anticorruption. Le Premier ministre social-démocrate, Sorin Grindeanu, a exclu de démissionner.

Un demi million de personnes, selon les médias roumains, ont manifesté dimanche 5 février dans la soirée en Roumanie, malgré le recul du gouvernement sur un assouplissement de la législation anticorruption. De nouvelles manifestations sont prévues lundi dans la soirée.

Le retrait d'un décret qui aurait permis à des hommes politiques d'échapper à des poursuites n'a pas apaisé la colère des manifestants, qui étaient environ 250 000 à Bucarest face au siège du gouvernement et autant dans les autres villes de Roumanie, pays de 20 millions d'habitants.

Les manifestations continuent en Roumanie malgré le retrait du décret sur la corruption

"Démission" et "Voleurs", scandaient à Bucarest les protestataires, brandissant des drapeaux tricolores mais aussi des bannières étoilées de l'Union européenne. "Ils ont dit qu'ils étaient à l'écoute mais ils veulent revenir avec un nouveau texte au Parlement. On va rester attentif pour ne pas se faire avoir", explique l'un des protestataires.

Le Premier ministre roumain refuse de démissionner

Malgré une mobilisation record durant les cinq jours de manifestations qui ont précédé le retrait du décret dimanche, à la suite d'une réunion extraordinaire des ministres, le Premier ministre social-démocrate Sorin Grindeanu a exclu de démissionner, déclarant, lors d'une interview télévisée, avoir "une responsabilité envers les gens qui ont voté" pour son parti lors des législatives du 11 décembre.

Critiqué pour avoir adopté cette révision du code pénal par décret, laissant de côté le Parlement, il a néanmoins promis de "rapidement ouvrir des débats publics avec tous les partis politiques et avec la société civile".

Le texte initial réduisait sensiblement les peines encourues pour abus de pouvoir et introduisait un seuil minimum de préjudice de 200 000 lei (44 000 euros) pour entamer des poursuites dans la plupart des affaires de corruption. Malgré le retrait du texte, la Cour constitutionnelle, la plus haute instance juridique du pays, doit se prononcer sur plusieurs recours déposés la semaine dernière contre le décret.

Avec AFP et Reuters